Qui sommes-nous

Tandis que les éditocrates de tous bords crient à l’invasion intellectuelle des décoloniaux et autres « indigénistes », le QG entend prendre cette question au sérieux et se propose de participer à la lutte décoloniale dans la sphère des idées et de la pensée. Si, pour reprendre les termes de Sadri Khiari, le racisme est la « modalité idéologique » de la lutte des races sociales et puisque cette modalité idéologique est fortement structurée intellectuellement, alors la lutte sur ce terrain ne doit pas être ignorée. Loin d’être une simple coquetterie cognitive, celle-ci fait réellement partie intégrante de la lutte, elle en est un terrain à part entière.

Lorsqu’en 1926, l’intellectuel et militant péruvien José Carlos Mariátegui fonda le journal Amauta, son objectif affiché était de forger l’expression intellectuelle du futur de toute une nouvelle génération de militants péruviens. Plus modestement, le QG entend participer à l’édifice théorique et culturel de la sphère décoloniale – ce terme « décolonial » étant par ailleurs régulièrement mobilisé à tort et à travers, ce qui ajoute à l’importance d’une expression intellectuelle de cette sphère. Ainsi, le QG sera un laboratoire d’idées et de réflexions au service de la lutte décoloniale.

Le QG se donne pour mission de contribuer à une meilleure compréhension de notre temps, de ses vicissitudes, des conflits qui le structurent, de la polarisation politique qui s’accentue en même temps que disparaît la sociale démocratie et que se renforcent les conflits d’hégémonie à l’échelle de la planète. Pour paraphraser W.E.B. Du Bois, « aucune idée n’est parfaite et valide à jamais. Pour rester vivante, et pertinente, et opportune, elle doit se modifier pour s’adapter aux réalités changeantes. » Tel est l’objectif du QG : faire vivre les idées décoloniales. Si le QG s’inscrit, d’une certaine manière, dans la vie sociale, artistique, littéraire ou politique, il n’est pas un parti et ses membres ne sont affiliés à aucune organisation politique. Il est membre du DIN (Decolonial International Network) et se veut anti-impérialiste, antiraciste et anticapitaliste.