Les 2 ans du génocide des Palestiniens et de leur lutte révolutionnaire n’ont pas été sans conséquence. Israël a en effet pratiqué la politique du tapis de bombes, ravageant chaque coin de la bande de Gaza. Cette stratégie n’est pas une nouveauté impérialiste. Les États-Unis ont pratiqué cette politique en Corée du Nord lors de la guerre de Corée (1950-1953) ou avec l’épandage de plus de 80 millions de litres de pesticides lors de la guerre du Vietnam (1955-1975). Dans les 3 cas, il s’agit pour l’armée impérialiste de transformer l’environnement en une arme mortelle à court et long terme pour ses habitants : par exemple en détruisant les terres et provoquant des éboulements pour atteindre les tunnels. Le KKL (Keren Kayemeth LeIsrael) est une organisation sioniste fondée en 1901 pour coloniser la Palestine via l’achat des terres. C’est le KKL qui a fondé l’Etat d’Israël. Aujourd’hui, Israël au travers le KKL prétend lutter pour la reforestation, la gestion de l’eau, la préservation de l’environnement et l’éducation écologique. Dans les faits, Israël utilise la politique de la terre brulée de manière systématique depuis sa création avec la Nakba de 1948, en Syrie en 1967, au Liban entre 1978 et 2000, jusqu’à la bande de Gaza aujourd’hui/[1].
Surfaces brûlées et/ou détruites en fonction des années. © Philippe Pernot / Reporterre
Dans le cas de la Palestine, le sionisme est face à une contradiction. Il doit à la fois génocider, dont la destruction des terres est un des modes opératoires, développer son économie et coloniser les terres à terme, et donc préserver à minima l’environnement pour les colons. Pour résoudre cette contradiction, Israël investit énormément dans les technologies de l’environnement, entre autres avec des dispositifs, comme l’ARO (Agricultur Research Organisation) et le centre Weizmann qui est dans le TOP 10 des universités de biotechnologie, selon le classement Leiden[2]. Afin de comprendre comment Israël mène une guerre pour la terre depuis 2 ans, il faut se pencher sur plusieurs fronts écologiques[3]. Israël ne mène évidemment pas un front l’un après l’autre, mais s’aide des avancées sur l’un pour amplifier les attaques sur l’autre. Par exemple l’eau pillée au Liban permet de maintenir une agriculture hautement technologisée et donc d’offrir des débouchés à son industrie de l’armement, malgré les déperditions d’eau parmi les plus importantes de la planète[4]. Cette guerre s’organise autour d’un système social et technique, qui organise les éléments au service de la puissance conquérante, mais aussi au travers l’idéologie avec par exemple la doctrine Dahiya *: c’est-à-dire un usage disproportionné du feu, d’énergie et de matière afin de maintenir la colonie sur pieds contre le monde arabe. Cette doctrine doit être comprise comme le mode d’existence d’Israël non seulement dans sa manière de faire la guerre, mais aussi d’exister en tant qu’entité « vivante ». De fait son fonctionnement écologique a tout de celui d’un parasite greffé sur le monde arabe. Pour comprendre ce parasitisme, il faudra examiner successivement la question agricole, la gestion et le pillage de l’eau, la pollution et la destruction de l’environnement, puis analyser son fonctionnement énergétique ainsi que les technologies militaires et idéologiques qui en forment l’ossature.
- La question agricole
La Palestine a un climat méditerranéen, c’est-à-dire de faible précipitations, plutôt chaud et sec l’été, doux et humide l’hiver. Historiquement les systèmes agraires reposaient sur une activité extensive : transhumance et forêt agronomique, principalement des oliviers et des figuiers, épars, mais aussi la culture de céréales. Ce type de système agricole existe encore dans le sud du Maroc ou de l’Algérie. Il a l’avantage de limiter la dépendance à l’eau, la transhumance permet aux animaux de concentrer sur de grandes surfaces faiblement végétalisées la calorie et la restiuer sous forme de viande. Cette agriculture est incompatible avec l’agriculture moderne dont Israël veut être une vitrine : la colonie est fréquemment citée comme exemple lors des communications d’agronomie. Les zones palestiniennes subissent les mêmes pressions sur la biodiversité florale que d’autres régions (désertification, changement climatique, urbanisation, croissance démographique rapide, développement industriel, etc.), mais elles font face à des menaces supplémentaires, telles que les activités coloniales israéliennes locales (construction d’infrastructures, colonies de peuplement, déplacements de population). Une métanalyse de 2021[5] tire la sonnette d’alarme après avoir identifié 600 espèces préoccupantes en Cisjordanie occupée, dont 187 sont en danger, 171 très rares, 238 rares (présente sur 11 à 30 sites), et 4 déjà éteintes dans cette zone. Pour les auteurs Banan Al-Sheikh et Mazin B Qumsiyeh « Les plantes constituent ainsi un signal d’alarme fort d’un environnement en dégradation nécessitant une libération ». Dans le même temps, la colonisation passe par les semences, elles nécessitent non seulement des brevets, mais toute une infrastructure en eau et pesticides pour qu’elles fonctionnent, ce que n’ont pas la majorité des agriculteurs palestiniens. Le problème c’est que ces semences spécialisées sont cultivées de manière intensive et pollinisent davantage que les variétés paysannes. Au contact de ces pollens se forment des hybrides pas adaptés aux systèmes agricoles palestiniens qui réduisent leurs rendements l’année suivante. Face à cela, les Palestiniens essayent de s’organisent à travers la création d’une banque de semences en Cisjordanie afin de conserver des variétés agricoles adaptées à leurs pratiques. Cependant la banque fut attaquée et détruite en juillet 2025 par les « forces de sécurité » sionistes[6]. Selon l’ONU, 86% des zones agricoles de Gaza ont été détruites après 2 ans de génocide et seul 1,5% sont en état d’être cultivées[7]. Gaza est passé d’un système très relativement suffisant à la famine. Dans le même temps, 83% des végétaux ont été détruits. Derrière la question agricole se cache bien souvent la question de l’eau.
- La question de l’eau
En 2017, Israël a rejeté quelques 19 millions de m3 pollués en Cisjordanie. La colonie a consommé 690 millions de m3 d’eau souterraine en 2024[8]. Alors que la capacité de recharge d’approvisionnement et de recharges des nappes d’eau de toute la Palestine ; bande gaza, 1948, et Cisjordanie est de 455 millions m2 / an à la fin des années 1990 selon Israël[9]. Elle a certainement baissé depuis avec le changement climatique. C’est-à-dire qu’Israël pompe au moins 35% plus que ce que peut lui offrir la terre de toute la Palestine et vide les nappes avant qu’elles n’aient pu se recharger. Israël est connu pour voler non seulement l’eau de la mer et celle du Jourdain, mais aussi celle des pays frontaliers. Le Liban a accusé devant l’ONU la colonie d’avoir installé un pipeline pour pomper les eaux de la rivière Wazzani affluent du fleuve Hasbani[10]. À Gaza Israël a visé les stations d’épurations, environ 83% d’entre elles sont touchées. Les Palestiniens doivent se contenter d’une eau de plus en plus polluée quand les canalisations n’ont pas été touchées. Mais c’est aussi le littoral qui est affecté, les eaux usées qui ruissèlent de Gaza finissent en mer et, sans traitement, elle menace les bancs de poissons et donc la pêche dans les prochaines années. La pollution est une arme que Israël use à son avantage.
- La question de la pollution
À Tulkarem, les Palestiniens meurent 5 fois plus du cancer que d’autres concitoyens. La principale raison est le site industriel sioniste Geshuri en activité depuis 1982. Une entreprise de chimie qui fabrique pesticide, gaz, peinture, etc. Geshuri est elle-même entourée d’autres entreprises. L’entreprise coloniale rejette sans traitement ses déchets dans les eaux de la Palestine et ses fumées ruinent les cultures alentour. Geshuri était initialement à Umm Khalid en Palestine occupée de 1948, elle fut déplacée à Tulkarem en Cisjordanie à la suite des plaintes de colons. Elle est une des 60 zones industrielles coloniales en Cisjordanie. Les lois environnementales d’Israël ne s’y appliquent pas[11]. C’est une forme de guerre coloniale par l’environnement avec le rejet des pollutions qui affaiblissent les corps palestiniens. Après la guerre avec la Jordanie, Israël devait, selon l’accord de paix, assurer un certain débit d’eau au Royaume. Israël ne l’a jamais respecté[12]. Aujourd’hui il demande de l’eau à la Jordanie contre de l’énergie solaire. Comme d’autres pays du Sud, l’extraction des ressources que subissent les Palestiniens ne leur permet pas de développer leur économie de première main, ils doivent se contenter des subsides de l’économie coloniale, c’est-à-dire les déchets pour trouver des ressources. Si bien qu’en Cisjordanie, la déchetterie Beit Awwa n’en finit plus de brûler du matériel électronique qui empoisonne les habitants, mais dont l’activité est une source de revenus pour beaucoup d’entre eux, faisant exploser le nombre de cancers[13]. Un autre problème de taille que constitue la destruction de Gaza est que 90% des bâtiments ont été rasés. Ils forment d’énormes montagnes de déblai, mais aussi une source importante de poussière qui, même après la fin de la guerre, va continuer à empoisonner la vie des Gazaouis, provocants, notamment des infections pulmonaires et d’autres maladies cancérigènes. Se déchainement sur Gaza n’aurait jamais été sans possible sans un déploiement d’énergie fossile, mais aussi musculaire.
- La question de l’énergie
En 2023, Israël a importé pour environ 3,23 milliards de dollars de pétrole brut et se classe parmi les 40 plus gros importateurs du monde pour moins de 8 millions d’habitants[14]. En 2025, la consommation civile aurait chuté de 4% par rapport à 2023. Si la consommation en 2024 a diminué à environ 78 millions de barils, les dépenses totales en pétrole brut pour cette année pourraient être estimées à environ 5,5 milliards de dollars, en fonction des fluctuations des prix mondiaux. L’approvisionnement au Kurdistan irakien a cessé à partir d’avril 2023, rapidement remplacé par le pétrole gabonais et kazakh. Depuis 2020 les diesels font partie de l’aide militaire américaine à Israël. Le pétrole gabonais est exploité par une filiale de Total et Shell[15]. Ce que disent ces approvisionnements, c’est que Israël ne pourrait pas maintenir ses activités génocidaires sans la complicité active de la France, des USA et l’Angleterre. Cependant, l’énergie ne se limite pas au seul pétrole. La bande de Gaza dispose également d’un gisement de gaz offshore. Malgré l’opposition du Hamas, qui administre le territoire, l’Autorité palestinienne (AP) avait donné son accord à Israël pour en exploiter les ressources, avant de se tourner vers la Russie en janvier 2014. La même année, des perspectives d’exploitation pétrolière autour de Ramallah, en Cisjordanie, semblaient de plus en plus plausibles, notamment dans le contexte d’un éventuel gouvernement dit « d’unité nationale ». Dix jours plus tard, le 12 juin, trois jeunes colons sont enlevés. Leur décès, découvert le 30 juin, déclenche l’opération militaire « Barrière protectrice ». Mais la succession rapide des faits et le timing parfait de cette tragédie laissent planer un doute sur la version officielle. Cette énergie n’est pas seulement du gaz, mais aussi des bras. Israël s’est affaibli d’abord par la mobilisation de 300 000 travailleurs sionistes. Les travailleurs étrangers ainsi que le contrôle encore plus renforcé sur les travailleurs palestiniens depuis le 7 octobre a réduit la main-d’œuvre disponible et fait augmenter les salaires, ce qui n’est pas du goût des capitalistes en général. Ce génocide crée des tensions à l’intérieur du système sioniste. Israël n’aurait sans doute pas pu mener ce génocide sans l’appui de l’automatisation d’une partie de ses activités et sans la force idéologique du sionisme — une idéologie suicidaire qui, en fragilisant son économie ainsi que les conditions mêmes de sa reproduction, qu’il s’agisse de la main-d’œuvre ou de l’environnement de la Palestine, menace sa propre survie. Le parasite en tuant l’hôte risque de mourir.
- La question technologique est idéologique
En 2021 sort le livre « Human-Machine Team : How to Create Synergy Between Human and Artificial intelligence That Will Revolutionize Our Word” écrit sous la plume du Brigadier General Y.S. Il s’avère que l’auteur est le commandant de l’unité 8200 spécialisée dans les renseignements. Le livre parle du traitement informatique et l’automatisation de l’identification des cibles. Ce travail nécessité du temps que l’IA permet de gagner. Depuis 2021 Israël a développé une IA nommée Lavender. Selon 972 mag (journal sioniste) et plusieurs officiers de l’armée coloniale, les décisions de Lavender furent traitées comme des décisions humaines avec un filtre humain qui prenait en moyenne moins de 20s pour confirmer la cible. Le ciblage systématique des domiciles est selon 972 mag une conséquence de l’IA[16]. Il serait plus facile d’atteindre les Palestiniens chez eux la nuit et donc leurs familles. Ce que permet vraiment Lavender est de déresponsabiliser davantage les agents sionistes de la mise à mort collective des Palestiniens et Libanais, sans compter leurs familles afin d’industrialiser les exécutions. D’autres raisons plus pécuniaires rentrent en jeu, la systématisation des bombardements avec des bombes de faible précision, alors que Israël a les moyens technologiques d’éviter ce que les occidentaux appels des « dégâts collatéraux », est dû au fait que les bombes de précisions coûtent davantage que les conventionnelles, tuer des palestiniens devient presque rentable et une obligation envers le contribuable sioniste.
Le mouvement écologiste sioniste à l’image de la société coloniale, semble profondément anti-palestinien. Une lettre de plus de 100 représentants de l’écologie coloniale avait dénoncé les prises de position de Greta Thunberg en octobre 2023[17]. Quelques militants écologistes soutiennent les Palestiniens, mais il est difficile de les quantifier et leur importance politique semble anecdotique. Les Palestiniens ne peuvent compter décidément que sur eux-mêmes et la solidarité internationale.
Conclusion
La guerre menée depuis deux ans ne peut se réduire à des affrontements militaires : elle se déploie comme une guerre pour la terre, l’eau, les semences, l’énergie et la mémoire qui existe depuis la nakba de 1948. La stratégie de « terre brûlée » décrite ici n’est pas seulement destructrice à court terme ; elle vise aussi à priver les populations de leurs conditions de reproduction sociale et écologique, transformant l’environnement en arme et rendant la survie quotidienne toujours plus précaire. Cette logique instrumentale de la nature comme ressource à piller et à anéantir révèle une continuité historique de pratiques impérialistes, mais prend dans ce théâtre un caractère d’autant plus délétère qu’il met en tension la « nécessité » coloniale d’exploiter les terres et, simultanément, de les préserver pour en tirer profit plus tard.
Cette contradiction fondamentale — détruire pour dominer, préserver pour exploiter — explique l’investissement massif dans des technologies et des dispositifs institutionnels qui prétendent compenser la violence environnementale tout en la rendant possible (recherche agronomique, biotech, systèmes hydrauliques, automatisation militaire). Elle révèle aussi la dimension sociotechnique du projet colonial : une alliance entre doctrines militaire, industries énergétiques et agro‑industrielles, et complicités internationales qui rendent la catastrophe systémique et durable. Les conséquences humaines (faim, maladies, déplacement des populations, génocide) sont intimement liées aux atteintes écologiques (perte de biodiversité, nappes vidées, sols et semences détruits) — et la reconstruction ne saurait se résumer à la réparation d’infrastructures si les conditions écologiques et sociales de reproduction ne sont pas rétablies. La Palestine, même meurtrie soignera ses blessures et ça restera une victoire.
Hicham Mouaniss
[1] Reporterre, ‘Comment Israël manie la stratégie de la terre brûlée’, Reporterre, le média de l’écologie – Indépendant et en accès libre, 9 October 2025 <https://reporterre.net/Comment-Israel-manie-la-strategie-de-la-terre-brulee> [accessed 9 October 2025].
[2] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique-et-universitaire/veille-scientifique-et-technologique/israel/article/reconnaissance-mondiale-de-l-institut-weizmann-pour-sa-performance-scientifique/
[3] Sylvain Guyot and Frédéric Richard, ‘Les fronts écologiques – Une clef de lecture socio-territoriale des enjeux environnementaux ?’, L’Espace Politique. Revue en ligne de géographie politique et de géopolitique, no. 9 (January 2010), doi:10.4000/espacepolitique.1422.
[4] Plus une agriculture perd de l’eau plus son efficacité énergétique est basse et peu pérenne. Ce type d’agriculture n’optimise le rapport énergie investie/énergie retirée repose sur d’autres logiques que les questions agronomiques : financière, idéologique, etc.
[5] Banan Al-Sheikh and Mazin B. Qumsiyeh, ‘Imperiled Ecosystems in Palestine: Rare Plants as Indicators’, Dominic DiPaolo & John Villella Imperiled: The Encyclopedia of Conservation”, Reference Module in Earth Systems and Environmental Sciences, Elsevier, 2021, pp. 1–7.
[6] Reporterre, ‘Israël attaque une banque de semences paysannes en Cisjordanie occupée’, Reporterre, le média de l’écologie – Indépendant et en accès libre, 2 August 2025 <https://reporterre.net/Israel-attaque-une-banque-de-semences-paysannes-en-Cisjordanie-occupee> [accessed 9 October 2025].
[7] ‘Just 1.5 per Cent of Gaza’s Agricultural Land Remains Accessible and Undamaged | UN News’, 6 August 2025 <https://news.un.org/en/story/2025/08/1165587> [accessed 9 October 2025].
[8] Erez Cohen, ‘The Israeli Water Policy and Its Challenges During Times of Emergency’, Water, 16.20 (2024), p. 2995, doi:10.3390/w16202995.
[9] Israel Academy of Sciences and Humanities and others, ‘The Study Area and Patterns of Water Use’, in Water for the Future: The West Bank and Gaza Strip, Israel, and Jordan (National Academies Press (US), 1999) <https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK230245/> [accessed 9 October 2025].
[10] Xinhua, Lebanon’s Border Communities Grapple with Water Crisis amid Israeli Destruction of Pumping Projects – Dailynewsegypt, 25 February 2024 <https://www.dailynewsegypt.com/2024/02/25/lebanons-border-communities-grapple-with-water-crisis-amid-israeli-destruction-of-pumping-projects/> [accessed 9 October 2025].
[11] https://reporterre.net/Comment-Israel-a-delocalise-ses-activites-polluantes-en-Palestine
[12] ‘ANALYSIS: Israel’s Most Powerful Tool in Persuading Jordan: “Water Problem”’, n.d. <https://www.aa.com.tr/en/analysis/analysis-israel-s-most-powerful-tool-in-persuading-jordan-water-problem-/2267024> [accessed 9 October 2025].
[13] Reporterre, ‘Frigos et ordinateurs cassés : ces déchets qui empoisonnent la Cisjordanie’, Reporterre, le média de l’écologie – Indépendant et en accès libre, 27 February 2024 <https://reporterre.net/Frigos-et-ordinateurs-casses-ces-dechets-qui-empoisonnent-la-Cisjordanie> [accessed 9 October 2025].
[14] ‘Crude Petroleum in Israel Trade’, The Observatory of Economic Complexity, n.d. <https://oec.world/en/profile/bilateral-product/crude-petroleum/reporter/isr> [accessed 9 October 2025].
[15] ‘Israeli Crude and Fuel Supply Chains’, n.d. <https://docs.datadesk.eco/public/976ce7dcf00743dc/> [accessed 9 October 2025].
[16] https://www.972mag.com/lavender-ai-israeli-army-gaza/
[17] ‘100 Environmental Activists in Israel to Greta Thunberg after Gaza Posts: “Appallingly One-Sided, Ill-Informed”’, The Times of Israel, 22 October 2023 <https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/100-environmental-activists-in-israel-to-greta-thunberg-after-gaza-posts-appallingly-one-sided-ill-informed/> [accessed 9 October 2025].