Le campus de l’Université libre de Bruxelles est à nouveau secoué par les mouvements de solidarité pour la Palestine et contre le génocide à Gaza1. La Faculté de droit et de criminologie, a décidé, à la suite d’un vote, de nommer sa promotion Rima Hassan. Ce choix n’a pas laissé indifférente la classe politique et institutionnelle, de l’extrême droite à ce qu’on pourrait encore appeler le centre-gauche, révélant une fois de plus le continuum réactionnaire omniprésent depuis trois ans. Car il faut le dire clairement : la Belgique est un État complice du génocide à Gaza. Ses accords militaires, sécuritaires et économiques avec Israël — qu’il s’agisse des contrats d’armement, de la coopération policière ou de la technologie sécuritaire — nourrissent directement l’occupation et le massacre. Ce n’est pas une complicité abstraite : c’est une complicité matérielle, inscrite dans les décisions des gouvernements successifs, dans le silence complice des partis, et dans les institutions universitaires elles-mêmes, liées à des entreprises actives dans la colonisation.
C’est là que se révèle la réalité du racisme d’État et de la suprématie blanche institutionnelle qui structurent la société belge : des universités aux rédactions, des tribunaux aux parlements. Le débat autour du nom de la promotion Rima Hassan agit comme un miroir grossissant de ce système. Quoi qu’en disent celles et ceux qui aboient avec les maîtres — de la presse nationale aux profils Facebook de personnalités médiatiques — ce choix fait événement et illustre encore une fois « ce que la Palestine nous fait ».
Le premier scrutin, tenu le 17 juin 2025, a aussitôt fait l’objet d’attaques virulentes : d’anciens étudiants de la faculté ou de l’université en général, de professeurs à la retraite ou non, aux discours plus ou moins fascisants, mais aussi de responsables politiques connus pour leurs positions islamophobes et génocidaires, sans oublier journalistes et éditorialistes belges et français. On a même eu droit à une « carte (très) blanche » transnationale entre la France et la Belgique, signée par des intellectuels autoproclamés, embourbés dans un texte à charge digne d’une parodie stylistique de l’Académie française du XIXᵉ siècle — tout en « rigueur intellectuelle »2. Ajoutons à cela des articles du Figaro Étudiant, dès le 3 juillet, pour ne citer qu’eux3. Face à ces pressions, les autorités facultaires ont décidé d’invalider la procédure de vote, et de réorganiser un scrutin à deux tours, qui s’est tenu le 21 août, précédé d’un débat sur les enjeux du nom de promotion : le procéduralisme juridique et le libre examen4 ne pouvaient que bien se porter ! Le débat organisé avant le second vote était censé permettre aux étudiants de prendre la mesure des « conséquences de leurs choix ». La démarche paternaliste n’a pas dupé les étudiants et étudiantes qui ont réaffirmé leur volonté. Tous les regards se sont ensuite portés sur la validation de ce résultat par le conseil facultaire. Simple formalité habituellement, les nombreuses réactions, à l’intérieur comme à l’extérieur du monde universitaire, en ont chargé le débat. Résultat : Rima Hassan sera bien le nom de la promotion 2025 de la Faculté de droit et de criminologie de l’ULB.
La reformulation des règles de la procédure démocratique après le premier vote est inédite : c’est dire le niveau de panique des autorité universitaires. Mais le choix des étudiant·es a également provoqué un emballement médiatique et politique en dehors des sphères universitaires, révélant la ligne de fracture ouverte par les nouveaux juristes — juristes dont une partie sera appelée à occuper demain des postes dans les institutions conservatrices et racistes du Royaume, comme le journal d’enquête La Brèche5 l’a décrit en détail depuis des années, et comme l’ont encore montré récemment les poursuites pénales contre plusieurs membres de Bruxelles Panthères dans le cadre de leur lutte antiraciste6. En première ligne de ces institutions s’en révèle ici une autre : l’université7.
Alain Destexhe, ancien membre du MR8 passé à l’extrême droite zemmourienne, a publié sur X une liste d’étudiants de la promotion. Dans sa publication , Destexhe soulignait leur appartenance aux communautés musulmanes et/ou arabes, sur le seul fondement de leur prénom, censé expliquer le résultat. La fachosphère locale a embrayé, se déchaînant dans des sorties médiatiques islamophobes et anti-palestiniennes. Nadia Geerts, notre Caroline Fourest bas de gamme9, faut dire, a lancé un « avis de recherche » contre les étudiants et étudiantes fraîchement diplômées (là dessus les avis divergent : cherche-t-elle les étudiant·es qui ont voté pour Rima Hassan, ou les autres pour organiser sa “résistance”10…). Des appels au boycott de la promotion 2025 sur le marché de l’emploi ont suivi, le tout « légitimé » par des inepties accusant Rima Hassan d’une série de contre-sens sur ses positions politiques propalestinienne et pour la reconnaissance du droit international et ce jusque dans la reconnaissance de la lutte armée comme moyen de résistance — l’habituelle ritournelle, mêlant racisme et misogynie, dirigée contre l’eurodéputée LFI franco-palestinienne, juriste en droit international reconnue pour son engagement. La même Nadia Geerts a récemment nié l’existence d’une famine à Gaza, arguant que des « restaurants en activité » y sont recensés sur Google. Ces propos négationnistes inquiètent, d’autant qu’elle occupe la fonction de vice-présidence de la RTBF – la chaîne médiatique de service public de Belgique francophone. Elle est aussi l’autrice d’une étude du Centre Jean Gol — le centre d’étude du Mouvement Réformateur, aujourd’hui assimilable à la droite très dure des Républicains à la Ciotti, tendance Lepen — sur ce qu’elle qualifie de « menace woke ». Elle n’hésite pas à établir, par un glissement islamophobe, un parallèle entre Tariq Ramadan et Rima Hassan, cette dernière étant, à l’instar du théologien à son époque, présentée comme « une nouvelle coqueluche de la gauche ». Ce type de comparaisons se diffuse rapidement sur les réseaux sociaux.
Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement Réformateur, première formation « libérale » du pays, multipliant depuis deux ans les déclarations génocidaires et le soutien sans faille à la politique d’Israël, jusqu’à qualifier l’attaque des bipeurs au Liban de « coup de génie » et qui n’a cessé ces dernières années de racoler jusqu’aux groupuscules néonazis, a parlé de « haine de l’Occident » pour désigner la LFI comme un parti « qui met en danger la démocratie », tout en rebaptisant l’ULB en « Université du léninisme de Bruxelles ». Malgré les menaces physiques et verbales contre les étudiant·es, les autorités de l’ULB ont mis près d’une semaine avant de porter plainte pour incitation à la haine raciale » contre Alain Destexhe, l’auteur de la liste des prénoms, sans se prononcer publiquement sur l’affaire (à l’heure où nous écrivons ses lignes, un communiqué condamnant les pressions est sorti. Les autorités rectorales appuient qu’il y a urgence face “aux atrocités commises à Gaza”12). Dans une réponse à la plainte déposée par l’Université Libre de Bruxelles pour incitation à la haine raciale, Alain Destexhe, dans La Libre (l’un des principaux organes de presse francophone du pays) — dont l’éditorialiste en chef, Dorian de Meuûs, avait déjà publié un texte à charge contre les étudiant·es et Rima Hassan, intitulé “Le déshonneur d’une promotion” — justifie ses propos en ciblant à nouveau la communauté musulmane, qu’il présente comme plus sujette aux préjugés antisémites que l’ensemble de la population se fondant sur les “études” de l’Institut Jonathas12. Créé après le 7 octobre comme centre d’étude de l’antisémitisme en Belgique, cet institut avance un agenda de droite et adopte les thèses du « nouvel antisémitisme musulman ». Il rassemble des personnalités de la droite dure du paysage politique belge. Parmi elles, Eric Muraille, professeur de biologie et d’éthique à l’ULB, en est un défenseur important : il contribue régulièrement au site 21news.be (sorte de CNews local), a participé à plusieurs tribunes contre le mouvement de solidarité en faveur de la Palestine, et ses réseaux sociaux laissent rapidement transparaître ses positions13.
Le changement d’attitude des autorités de l’université ces derniers mois est également symptomatique d’un moment de bascule. Après un an et demi de génocide à Gaza, les premières condamnations ont commencé à poindre. À l’heure où même les figures sionistes tentent de se laver en poussant des cris d’indignation, les recteurs des universités belges ont enfin pris leur responsabilité en interpellant le gouvernement dans une lettre ouverte commune14. Ce retournement arrive tard, et est bien trop faible face à l’urgence de la situation à Gaza. Il ne peut non plus faire oublier la répression de l’occupation du bâtiment B, rebaptisé Walid Daqqa, en mai et juin 2024. À l’époque, l’université a tout fait pour faire taire le soutien au peuple palestinien, allant même jusqu’à autoriser l’intervention de la police sur le campus pour évacuer l’occupation. Le contraste entre la réaction des autorités face à l’occupation du bâtiment Walid Daqqa et les timides mais réelles déclarations de soutien à la décision démocratique des étudiant·es de droits est frappant. Alors que les occupants étaient taxés de dangereux radicaux que l’on suspectait d’être infiltrés par des éléments extra-universitaires malveillants, la décision des étudiants de droits montre bien que les soutiens à la Palestine sont nombreux, et même majoritaires, dans les cohortes d’ étudiant·es, y compris dans les facultés traditionnellement plus à droite. L’enjeu du nom de la promotion des masters en Droit 2025, bien que lourd de sens et illustratif d’un nouvel équilibre des forces, reste toutefois d’ordre symbolique. La relative bienveillance de la rectrice sur cette affaire ne peut suffire alors qu’elle est également interpellée plus largement sur la rupture de tous les partenariats de l’université avec des universités israéliennes et des entreprises actives dans l’occupation des territoires palestiniens15.
Alors que nous subissons l’un des pires gouvernements néolibéraux et réactionnaires de Belgique, entraîné par la réaction internationale où la Palestine joue un rôle clé, le génocide en cours et les mouvements de solidarité ici ne leur semblent pas dignes d’intérêt. S’il existe une « preuve par la Palestine », elle concerne bien ceux dont on aurait pu attendre du courage, de la fermeté et une ligne claire? Mais force est de constater que l’espoir réside dans les jeunes générations.
Le choix de la Faculté de droit et de criminologie marque déjà une rupture volontaire face à l’inaction de la société politique et institutionnelle belge16. Ce geste est d’autant plus significatif que cette faculté avait, jusque-là, connu un petit prestige, il était principalement universitaire, du fait de son centre de recherches … en droit international17 ! De la théorie à la pratique donc, et son premier soutien est venu du Bureau étudiant de la Faculté Solvay, ce qui n’est pas anodin pour une école de management dont l’un des partenaires principaux est McKinsey, l’entreprise de conseil qui planche sur la reconstruction de Gaza. Pour celles et ceux d’entre nous qui fréquentaient l’université il y a dix ans, il s’agit bien d’un événement. Même l’ancien recteur de l’ULB, Yvon Englert, pourtant responsable de la hausse du minerval (frais d’inscription) pour les étudiants étrangers en 2017 et dont le rectorat a été plusieurs fois occupé18, écrit : « Le niveau de révolte, de dégoût et de consternation de la jeunesse face à la gravité des crimes perpétrés à Gaza et surtout à notre coupable passivité de Belges et d’Européens »19.
Mais cette ligne de rupture, si elle permet de clarifier les rapports de force20. dans une Belgique en cours de fascisation accélérée21, en révèle une autre : celle des soutiens « modérés » à la cause palestinienne et aux étudiants. Ceux qui, bien que se situant prétendument à gauche du champ politique, s’indignent des intimidations et de la haine raciale dirigées contre les diplômés 2025, mais se sentent obligés de « nuancer » en rappelant que « Rima Hassan, quand même… ». On a pu lire qu’il s’agissait « d’une erreur démocratique à respecter », exprimant bien la morale sous-jacente d’un idéalisme démocrate qui corrige et redresse, mais surtout ne comprend pas le geste politique. Ce qu’on nomme communément des « opérations de police ».En effet, ces positions ne doivent pas nous tromper : dans leur paternalisme professoral, elles accomplissent l’utile besogne de pacifier, d’adoucir, de recouvrir, voire d’occulter l’intransigeance de la position de rupture tenue en ce choix. On a aussi lu sur des comptes de personnalités publiques du champ politique belge francophone qu’il s’agissait d’« excès inhérents à toute cause juste, comme ce fut le cas durant la guerre du Vietnam », tout en regrettant que le choix ne se soit pas porté sur des figures mortes de l’émancipation comme Rosa Parks, Simone Weil ou Nelson Mandela22 — preuve que leur politique consiste à mythifier les causes, non à les activer pour provoquer un changement réel, au présent. Les figures ou militants œuvrant pour l’émancipation raciale ou la libération des peuples, on les aime morts23. C’est moins clivant. Il est trop tard. Chaque attaque ne fait que confirmer que le combat est juste24
Leur monde craque, et ils le savent. Pour la Belgique aussi, pays du compromis et de la « mesure », la Palestine est désormais notre boussole, elle est le vent qui tourne, elle est l’un des vecteurs de notre propre libération.
Gloire aux étudiant·es de la Faculté de droit et de criminologie. Vive la Palestine libre.
Nordine Saidi, membre de Bruxelles Panthères et du Mouvement Citoyen Palestine, Renaud-Selim Sanli et Paul Lazzarotto.
1 https://bruxellesdevie.com/2024/05/27/universite-populaire-de-bruxelles-retour-sur-plus-de-deux-semaines-doccupation-a-lulb/. Sur la répression qui s’en suivit pour « appartenance à un groupe incitant à la haine raciale » voir https://bruxellesdevie.com/2024/09/30/repression-du-mouvement-etudiant-pour-la-palestine-90-personnes-convoquees-pour-etre-auditionnees-des-moyens-colossaux-utilises/
3 Désormais tant BFM que Valeurs Actuelles se sont emparées du sujet en France.
4 Le libre examen est un principe fondateur de l’Université Libre de Bruxelles qui implique le rejet de l’argument de l’autorité et l’exercice du jugement indépendant.
5 https://editionsmeteores.com/la-breche/
6 Mouhad Reghif est poursuivi par Nadia Geerts pour diffamation, suite à son commentaire sous l’un de ses tweets : « J’emmerde tout ce qui est suprématie blanche ».
À cette plainte se sont joints Wallonie-Bruxelles Enseignement (ancien employeur de Geerts) ainsi que le Centre d’Action Laïque. Par ailleurs, Bruxelles Panthères a également subi des pressions judiciaires pour son activité antiraciste, notamment dans le cadre de la cérémonie des Sories des nègres à Ath et Lessines. Le tribunal correctionnel de Tournai a toutefois prononcé l’acquittement de Nordine Saïdi, membre fondateur des Bruxelles Panthères.
7 Déjà en 2012 : https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=1349 . Bien sûr, les racines coloniales de l’Université Libre de Bruxelles ont déjà été aussi mises en évidence par des collectifs militants et des travaux de chercheurs, voir par exemple Mémoire coloniale ou Collectif Présences Noires. De nombreuses tribunes ayant contribué à la disqualifications des occupations étudiantes pro-Palestine (avec en toile de fond l’accusation d’antisémitisme) ont ouvert la voie à leur répression policière. Voir https://www.lalibre.be/debats/opinions/2024/11/14/lulb-et-le-syndrome-de-munich-6GHGL7AYPVAS3ET7DFATQ7ICU4/, https://www.levif.be/opinions/cartes-blanches/le-syndrome-du-deni-dantisemitisme-est-present-a-lulb-carte-blanche/ ainsi que https://www.levif.be/opinions/cartes-blanches/proche-orient-quelle-responsabilite-pour-les-intellectuels-carte-blanche/, et https://echoslaiques.info/jean-yves-pranchere/ où il est écrit : « Je le précise pour que les critiques que je fais à la mobilisation étudiante (que je tiens pour une fuite irresponsable dans un imaginaire antipolitique, et un imaginaire en porosité avec l’antisémitisme) ne soient pas trop mal comprises. »
Soulignons le fait que des universitaires se sont positionnés en faveur de ces occupations : https://www.levif.be/opinions/cartes-blanches/appel-en-soutien-aux-mobilisations-pour-la-palestine-sur-les-campus-universitaires-carte-blanche/, mais aussi https://www.levif.be/international/moyen-orient/etre-a-la-hauteur-de-lhistoire-lulb-en-temps-de-genocide/.
8 Première formation « libérale » du pays, dirigée par Georges-Louis Bouchez — président trumpien multipliant depuis deux ans les déclarations génocidaires et le soutien sans faille à la politique d’Israël, jusqu’à qualifier l’attaque des bipeurs au Liban de « coup de génie ».
9 Si on devait donner un exemple : https://www.rtbf.be/article/les-propos-polemiques-de-nadia-geerts-sur-des-restaurants-en-activite-a-gaza-pourraient-s-inviter-au-ca-de-la-rtbf-11569485
10 Voir ces entretiens sur Blast ou sur Arrêts sur images.
13 Voir aussi son « opinion » sur « l’hallalisation » des cours à l’ULB. https://www.21news.be/le-debut-dune-hallalisation-de-lulb-carte-blanche/. Ce sont les mêmes personnes qui n’ont cessé de montrer du doigt les communautés musulmanes et ce notamment dans l’ « affaire des salles de prières de l’ULB » que Nadia Geerts auraient « révélées » au grand jour en allant filmer des étudiants et étudiantes sur le mode de la traque. https://www.lalibre.be/debats/opinions/2023/08/28/il-y-a-une-salle-de-priere-clandestine-au-coeur-meme-de-lulb-on-ne-peut-laccepter-7XDFQ2IMHBDWRHVAL7OSGIRCGY/
16 https://www.instagram.com/reel/DNz8Ko_UDGm/?igsh=MWd3YXZ1Z3I5c29jZw==
18 Et les occupations réprimées
19 Après un premier post sur Linkedin, Y. Englert ré-affirme sa position : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2025/08/27/au-lieu-de-vilipender-les-etudiants-nous-ferions-mieux-decouter-ce-quils-nous-disent-sur-la-palestine-et-sur-nous-memes-CCHME3ETHZBNZOUL45KXPXG4FI/
20 Alors que la société civile est très active en Belgique. Plusieurs manifestations nationales ont réunis plus de 100 000 personnes dans les rues de Bruxelles, soit pour la Belgique l’équivalent de 2 personnes sur 20 enfants compris. Certaines institutions culturelles et artistiques ce sont très rapidement prononcées contre le génocide à Gaza et contre la criminalisation du mouvement de solidarité. Le monde associatif (largement subventionné en Belgique francophone) a beaucoup plus de mal à prendre position depuis 3 ans. Rares ont été les relais et soutiens des mouvements de solidarités même au moment de leurs répressions.
21 Le gouvernement Arizona, gouvernement néolibéral conservateur est présidé par Bart de Wever, chef de la NVA, parti ultra-nationaliste flamand. Theo Francken, membre adepte des déportations de masse en charters des sans-papiers, est ministre de la défense. Il est désormais connu qu’il est en accointance avec des groupes identitaires d’extrêmes droites. Bart de Wever est proche de Meloni et de Lepen pour ne nommer qu’eux. Les réformes sociales mises en place par le gouvernement Arizona sont certainement les plus néolibérales qu’ait connues la Belgique depuis ses années tatchériennes.
22 Voir par exemple le post sur FB de Caroline Sagässer, chercheuse au Centre de recherche et d’information socio-politique, assez symptomatique des prises de positions qui peuvent circuler. Le CRISP est un centre d’étude de la vie politique belge souvent sollicité médiatiquement. À ce jour il ne semble avoir produit aucune étude, analyse, ou sortie médiatique sur le génocide à Gaza ou la répression des gestes de solidarité envers la Palestine e Belgique alors même que le pays ne cesse de vivre au rythme de la Palestine jusqu’à mettre en danger son gouvernement actuel. « Je pense de façon générale que choisir un mandataire politique n’est pas une bonne idée, et que mieux vaut s’en tenir à une personnalité décédée qui, par son action, a marqué le droit et la société. Rosa Parks, Simone Veil ou Marie Popelin étaient ainsi de très bons choix… Ensuite, et c’est sans doute le plus grave, R. Hassan n’a pas toujours été du côté du droit et de la démocratie. Son mutisme face aux crimes du régime de Bachar-el-Assad suffit à la disqualifier, et le fait que la planète entière soit restée relativement indifférente aux centaines de milliers de morts syriens n’est pas une excuse. »
23 Rappelons que la photo qui orne le building du Mouvement Réformateur n’est autre que…Martin Luther King.
24 Entre temps la Faculté de philosophie et de science sociale a embrayé en nommant sa promotion Fatima Hassouna en hommage à la photojournaliste palestinienne de 25 ans, tuée par l’armée israélienne avec dix membres de sa famille le 16 avril 2025. Cette décision n’a presque pas provoqué de remous.