Le récit officiel de l’histoire économique du Maroc sous le Protectorat s’ouvre souvent sur les images d’un pays en chantier : routes tracées dans la poussière rouge, barrages dressés au creux des vallées, ports modernes surgis des côtes. On y voit le progrès à l’œuvre, l’investissement comme levier de transformation, la France comme dispensatrice de modernité. Mais derrière les chiffres des bilans et la prose des rapports, une autre réalité affleure : celle d’un territoire remodelé pour servir, non son propre développement, mais les impératifs d’une puissance étrangère.
Car au cœur de cette dynamique d’investissement se cache une logique plus profonde : celle de l’extraction. Infrastructures, mines, agriculture, industrie légère – tout est organisé autour d’un axe unique, tendu vers la métropole. Comme le montre Abdelaziz Belal dans son étude monumentale sur l’investissement entre 1912 et 1964, les fonds publics injectés dans l’économie marocaine – près de 800 milliards de francs constants – furent massivement orientés vers les transports, l’énergie, les communications, c’est-à-dire les outils d’une exploitation efficace du territoire[1]. Le social, lui, resta en marge : l’éducation, la santé, le monde rural marocain, tout ce qui relevait du pays réel, fut laissé à la périphérie des priorités.
Cette organisation de l’investissement n’était pas le fruit du hasard. Elle répondait à une architecture plus vaste, pensée dans les cercles du capital français, et soutenue par un État colonial qui agissait comme garant des intérêts privés. L’État marocain, réduit à l’état d’appendice administratif, finançait sur ses propres budgets une partie du remboursement des emprunts contractés par la France pour équiper son protectorat[2]. La fiscalité indirecte, pesant surtout sur les plus pauvres, assurait la trésorerie. Ainsi, la modernisation servait moins à faire entrer le Maroc dans l’histoire qu’à l’arrimer durablement à l’économie-monde capitaliste, dans une position subalterne.
Ces investissements ne surgissaient pas dans le vide. Ils venaient s’ancrer sur une société traversée de contradictions anciennes. Comme le rappelle Driss Ben Ali, le Maroc précapitaliste était un espace dominé par les rapports tribaux, la rente foncière, l’autoconsommation, un monde dans lequel le capital n’avait pas encore imposé sa loi[3]. L’irruption coloniale ne bouleversa pas d’un coup ces structures : elle les plia, les détourna, les recomposa. Plutôt que d’abolir les rapports anciens, le capital s’en servit – comme support, comme relais, comme justification.
Ainsi se construisit une économie à double face : une façade moderne, équipée, connectée – réservée aux colons, aux entreprises françaises, à la logique d’exportation – et un arrière-plan figé, rural, délaissé. Une économie dissociée, où les flux d’investissement ne faisaient que creuser l’écart entre un Maroc intégré aux circuits du capital mondial, et un Maroc relégué à ses marges.
C’est cette histoire qu’il faut raconter, à partir des chiffres, des plans, des répartitions sectorielles, mais aussi en interrogeant ce qu’ils révèlent de plus profond : le rôle de l’État colonial comme organisateur de la dépendance, la place centrale du capital extérieur dans les trajectoires d’accumulation, et la manière dont les logiques de développement furent perverties en mécanismes de domination.
Trois chemins guideront notre lecture. Le premier tracera la géographie financière de l’investissement : d’où venaient les fonds, qui les mobilisait, qui les remboursait. Le second s’arrêtera sur la cartographie des secteurs : où allait l’argent, qui en bénéficiait, et qui restait dans l’ombre. Enfin, le troisième s’efforcera de penser les effets : comment une telle politique a façonné l’économie du Maroc, comment elle a reproduit des dépendances durables, comment elle a empêché, plus qu’elle n’a permis, l’émergence d’un développement autonome.
Une géographie dirigée de l’investissement : flux extérieurs, dépendance intérieure
Il faut commencer par l’argent. Gallissot montre que cette politique d’investissement n’était nullement neutre : elle répondait en grande partie à la pression des milieux patronaux installés, notamment la Chambre de commerce de Casablanca, qui agissait comme un véritable organe de coordination des demandes du capital européen vis-à-vis de la Résidence[4]. De plus, si c’est l’argent qui trace les routes, alimente les barrages, creuse les ports, fonde les industries, cet argent-là, au Maroc, ne naît pas du sol. Il vient d’ailleurs. Il entre, s’installe, fructifie — puis repart. Entre 1912 et 1956, le Protectorat canalise dans l’économie marocaine un flux impressionnant d’investissements publics, semi-publics et privés : plus de 800 milliards de francs constants de 1959 injectés dans les infrastructures, les mines, l’agriculture coloniale, l’industrie légère. Mais d’où venait cet argent ? Et surtout : à quelles conditions entrait-il ?
L’équipement public du Maroc colonial fut financé pour une large part par des emprunts contractés par la France : 75 % des ressources mobilisées avant 1939 sont des fonds levés sur le marché métropolitain, garantis par l’État français[5]. Après la guerre, les choses s’accélèrent : entre 1949 et 1957, ce sont plus de 205 milliards qui sont engagés dans deux grands plans d’équipement. Près de la moitié de ces investissements (47,5 %) provient du FDES, un organisme français de financement public, à des taux préférentiels (1,5 % à long terme), mais dont le remboursement est, pour l’essentiel, supporté… par le budget marocain[6].
Autrement dit, le capital entrait sous pavillon français, mais repartait enrichi, garanti par les prélèvements opérés localement. Ce que Driss Ben Ali analyse comme le propre des formations coloniales : « Ce n’est pas seulement le capital qui domine, c’est aussi l’appareil administratif qui assure sa reproduction, sur fonds locaux[7] ». Le Maroc, loin d’être un sujet actif de son développement, se voit assigner le rôle de débiteur structurel.
Et cette dette ne se paie pas seulement en argent. Elle se paie en impôts indirects, en droits de douane, en taxes sur la consommation courante. En 1957, près des trois quarts des recettes budgétaires marocaines proviennent de cette fiscalité de masse[8]. Le système est ingénieux : faire payer au pays dominé les infrastructures censées le « développer », mais conçues pour l’exploiter.
Une logique d’équipement sélective, au service d’un modèle d’exportation
À quoi servaient ces fonds ? La réponse, là encore, est sans ambiguïté. Le premier plan d’équipement (1949–1953) consacre plus de 60 % des dépenses aux communications, à l’hydraulique et à l’énergie — autrement dit, aux secteurs logistiques de l’économie d’extraction[9]. Les routes ne relient pas les douars aux écoles ; elles relient les mines aux ports, les périmètres irrigués aux centres de conditionnement, les barrages aux grandes exploitations européennes. Comme l’indique Gallissot, cette orientation ne résultait pas seulement d’un choix technocratique, mais aussi de l’influence directe du patronat européen qui imposait ses priorités via les chambres consulaires et des lobbys structurés, notamment dans les secteurs des travaux publics et de l’énergie[10].
L’agriculture « moderne » bénéficie de subventions, de crédits bonifiés, d’infrastructures d’irrigation. Mais ce monde rural mis en valeur est celui des colons — pas celui des petits fellahs, ni des paysans des montagnes ou des tribus marginalisées. Quant au secteur social — santé, éducation, habitat populaire — il reçoit à peine 10 % des fonds publics dans le premier plan[11].
L’investissement public ne vise donc pas la transformation de la structure économique locale, mais son adaptation aux besoins du capital extérieur. Il met en forme un espace fonctionnel : un pays dont la colonne vertébrale est faite de voies ferrées, de centrales électriques et de silos à céréales — mais dont les organes vitaux restent dénutris.
Le rôle de l’État colonial : garant, organisateur, extracteur
L’État colonial n’est pas ici un simple médiateur. Il est le vecteur actif d’une accumulation qui ne lui appartient pas. Il sélectionne les secteurs à financer, subventionne les entreprises stratégiques, organise le crédit agricole au bénéfice des colons (à travers la Caisse fédérale de crédit), soutient les offices semi-publics (OCP, EEM, BRPM), et absorbe le risque du capital[12]. Il prend en charge l’infrastructure… pendant que le privé s’approprie la survaleur.
Ben Ali a bien saisi ce rôle ambigu de l’État colonial, à la fois « bras armé du capital et écran idéologique du progrès[13] ». En apparence, il construit. En réalité, il oriente, il discipline, il verrouille. Il garantit le flux des profits, tout en créant l’illusion d’une marche vers le développement.
Ce que l’on observe donc, ce n’est pas l’émergence d’un capitalisme national, encore moins d’un développement autocentré. C’est la mise en place d’une infrastructure d’extériorité : une structure qui capte les ressources, les valorise localement, et les restitue à l’économie-monde par le canal des firmes françaises, des circuits bancaires et des marchés d’exportation.
Une cartographie sélective : mines, villes, colons – et les autres
L’argent ne va jamais n’importe où. Il suit des lignes de force, des intérêts, des promesses de rendement. Et sous le Protectorat, ces lignes dessinent une carte claire : celle d’un pays fractionné entre un centre moderne, organisé autour de l’extraction et du commerce, et une périphérie oubliée, faite d’agriculture de subsistance, de travail informel et d’inertie forcée. Les investissements, loin de corriger ces fractures, les ont creusées. Ce n’est pas un pays qu’on a développé, c’est un outil qu’on a perfectionné.
Le tri sélectif du capital : le Maroc utile, le Maroc de côté
La thèse de Belal est explicite : l’investissement public a été largement concentré sur quelques secteurs. Dans le premier plan d’équipement (1949–1952), les infrastructures économiques absorbent 81 % des crédits. Les communications à elles seules en prennent 37 %, l’énergie 19 %, l’hydraulique 7 %[14]. Le second plan (1953–1957), censé rééquilibrer les priorités, n’en fait guère plus : la santé publique ne reçoit que 6,5 %, l’enseignement à peine 5 %[15].
Ce n’est pas un accident. L’investissement colonial est d’abord un investissement de captation. Il équipe ce qui exporte, valorise ce qui rapporte à court terme. Les zones minières, les périmètres irrigués destinés à l’agriculture d’exportation, les villes européennes bénéficient de l’essentiel des fonds. Le reste — campagnes enclavées, montagnes, souks — reste en marge.
Driss Ben Ali décrit très finement ce processus de dualisation. Le capital ne supprime pas les structures anciennes : il les conserve, les instrumentalise. Le monde rural marocain, marqué par la prédominance du mode de production tributaire, reste en dehors du circuit de valorisation, sauf lorsqu’il s’agit d’en extraire du travail saisonnier, des terres bon marché ou des redevances fiscales[16]. Le développement colonial ne détruit pas l’ancien : il l’absorbe à sa marge, comme réserve silencieuse.
Mines, énergie, industrie légère : le cœur extractif
Les chiffres sont sans appel. Sur l’ensemble de la période 1912–1955, les investissements privés dans les mines atteignent 70 milliards de francs. La production est multipliée par quatre entre 1938 et 1956. Les phosphates, le manganèse, le plomb et le cobalt dominent l’exportation[17]. Dix grandes sociétés assurent à elles seules plus du tiers de l’extraction, toutes liées aux groupes financiers français.
L’énergie suit. Les sociétés d’électricité (notamment l’Électricité et Eaux du Maroc, société à participation française) bénéficient d’importants soutiens publics et développent un réseau d’alimentation principalement destiné aux zones industrielles urbaines et aux centres coloniaux[18]. Là encore, on éclaire ce qui produit pour l’exportation. Le monde rural, lui, reste dans l’ombre.
Quant à l’industrie, elle se limite pour l’essentiel à des unités de transformation primaire : huileries, minoteries, conserveries. Aucune industrie lourde, aucune filière d’équipement, aucun effort vers une industrialisation intégrée. L’industrie reste l’annexe de l’agriculture coloniale et des besoins du marché local européen[19]. L’État colonial, ici, s’abstient de toute politique industrielle ambitieuse, se contentant de fournir le cadre et les subventions.
L’agriculture : vitrine coloniale, désert marocain
L’agriculture est sans doute le secteur le plus révélateur. Loin de développer l’ensemble du pays, les investissements se concentrent sur la mise en valeur des terres colonisées. Entre 1945 et 1955, plus de 400 000 hectares sont réservés à la viticulture, aux agrumes, au coton, et irrigués grâce à des périmètres aménagés… par l’État marocain[20].
La Caisse fédérale de crédit agricole, créée en 1940, octroie des prêts à taux préférentiels, mais uniquement aux agriculteurs européens. Les paysans marocains, eux, n’ont pas accès au crédit. Ils restent soumis à l’usure locale ou à l’autofinancement rudimentaire. Belal le dit sans détour : « le crédit agricole moderne a été un instrument de concentration foncière, non de transformation des structures rurales[21] ».
La terre, dans le Maroc colonial, devient un capital pour certains, une dépendance pour les autres. Et c’est ici que la lecture de Ben Ali prend toute sa force : le processus colonial ne détruit pas seulement une économie précapitaliste — il transforme la terre en marchandise, en actif financier, en titre de propriété rentable. Il transforme le fellah en exploité — ou en relégué.
L’économie transformée sans être libérée : dépendance, désarticulation et accumulation étrangère
Lorsque les bilans se ferment et que les comptes s’alignent, on pourrait croire à une réussite. Des ports construits, des routes asphaltées, des centrales mises en service, des cultures spécialisées en expansion. Mais que reste-t-il, une fois les dividendes rapatriés, les mines épuisées, les profits encaissés ? L’illusion du progrès masque mal l’héritage d’un modèle économique fondé sur le transfert, non sur la transformation.
Une croissance sans autonomie
Au sortir du Protectorat, le Maroc hérite d’un appareil productif modernisé mais profondément déséquilibré. L’industrie reste embryonnaire, les structures agricoles profondément inégalitaires, et les circuits de crédit dominés par des institutions d’origine française. La dynamique de croissance observée entre 1945 et 1955 — une décennie de fort investissement privé et public — n’a pas débouché sur une industrialisation intégrée ni sur une réforme des structures agraires.
Comme le souligne Belal, le Maroc ne dispose pas à l’indépendance d’un capitalisme national capable de prendre le relais : « l’économie reste caractérisée par la domination d’intérêts extérieurs, la faiblesse de la bourgeoisie locale, l’insuffisance de l’investissement productif privé autochtone[22] ». L’appareil productif est entre les mains d’un capital étranger, tandis que l’État, affaibli, hérite des charges mais non des moyens.
La dépendance n’est pas conjoncturelle : elle est structurelle. Les circuits de financement, les canaux d’exportation, les filières de production sont organisées autour de la France. L’épargne est drainée par les banques françaises. Les prix agricoles sont fixés par les marchés extérieurs. Le Maroc ne contrôle ni sa monnaie, ni son commerce, ni ses choix d’investissement. Il reste, comme l’écrit Ben Ali, « un espace semi-intégré, dont les formes modernes ne sont que le miroir inversé d’une périphérie dominée[23] » (Ben Ali, p. 91).
Une désarticulation territoriale et sociale
L’investissement colonial n’a pas seulement produit de la dépendance financière. Il a fragmenté l’espace. Les régions reliées aux ports, aux voies ferrées et aux centres miniers se sont modernisées à marche forcée. Les autres — montagnes, arrière-pays, plaines enclavées — ont été figées. À cette fragmentation spatiale répond une désarticulation sociale.
Les salariés du secteur moderne — ouvriers des mines, employés du rail, cadres des compagnies — vivent dans un monde structuré par les codes coloniaux. Autour, c’est l’économie informelle, le petit commerce, l’agriculture de subsistance. Deux économies coexistent, sans lien, sans circulation interne. Belal parle d’une « croissance par enclaves[24] ». Le développement a une forme : celle d’un archipel. Gallissot souligne que cette dualité sociale était entretenue par une politique délibérée de ségrégation des espaces et des droits : les ouvriers marocains étaient confinés à des quartiers sous-équipés, soumis à une discipline patronale rigide, et privés d’expression syndicale autonome, tandis que les Européens bénéficiaient d’institutions sociales avancées[25].
Ben Ali retrouve cette logique dans sa lecture du Maroc précapitaliste : le capital ne s’est pas diffusé dans la société ; il a survolé les structures anciennes, les a utilisées, puis figées. Le capitalisme colonial n’a pas modernisé le Maroc : il l’a immobilisé dans une position périphérique, tout en extrayant ses ressources. Ce qu’il laisse derrière lui, ce sont des ruines prometteuses.
Une accumulation par transfert
À la fin, tout converge vers une vérité brutale : l’investissement colonial est un investissement de captation. Il organise la circulation de la valeur depuis la périphérie vers le centre. Les profits miniers, agricoles, industriels — majoritairement réalisés par des firmes françaises — sont rapatriés. Le Maroc joue le rôle qu’Amin, Frank ou Prebisch ont décrit ailleurs : celui d’un producteur de valeur sans contrôle sur sa valorisation.
La part de l’épargne marocaine investie dans l’économie nationale reste marginale. Les circuits bancaires sont dominés par les établissements français. Les dividendes versés par les grandes entreprises quittent le pays. Quant aux infrastructures construites, elles sont calibrées pour servir ces flux — non pour nourrir une accumulation intérieure. Le Maroc est ainsi intégré au capitalisme mondial, mais à travers une position de subordination. Il est moderne, mais dominé ; équipé, mais sans souveraineté.
L’histoire de l’investissement au Maroc sous le Protectorat est celle d’un chantier colossal — mais dont les plans furent dessinés ailleurs. Ce ne fut pas un développement, mais une organisation de l’exploitation. Une structure d’extériorité parfaitement rationalisée : des capitaux entrants, des profits sortants, un État colonial garant de l’ordre, une population subalterne mobilisée au service d’une croissance qui n’était pas la sienne.
La modernisation coloniale n’a pas transformé les fondements de l’économie marocaine. Elle a renforcé ses dépendances, figé ses archaïsmes, et préparé les conditions d’un développement inégal. À l’indépendance, l’État hérite d’un système qu’il n’a pas construit, et dont il ne maîtrise ni les logiques ni les leviers. Il reste alors une tâche historique immense : transformer l’équipement hérité en outil d’émancipation, faire de l’investissement un instrument de souveraineté — non plus une mécanique de soumission.
Selim Nadi
[1] Belal, Abdelaziz. L’investissement au Maroc (1912-1964) et ses enseignements en matière de développement économique, Rabat, Thèse de doctorat, Faculté de droit, 1975, p. 17-23 et p. 47-48.
[2] Ibid, p. 245-250.
[3] Ben Ali, Driss. Économie et société au Maroc précolonial. Les fondements d’une stagnation historique, Rabat, Éditions SMER, 1997, p. 38-52.
[4] René Gallissot, Le patronat européen au Maroc (1931-1942), éditions techniques nord-africaines, Rabat, 1964, p. 45-47.
[5] Belal, p. 20.
[6] Belal, p. 247-250.
[7] Ben Ali, p. 71.
[8] Belal, p. 253.
[9] Belal, p. 237-240.
[10] Gallissot, p. 61-64.
[11] Belal, p. 238.
[12] Belal, p. 244-245.
[13] Ben Ali, p. 85.
[14] Belal, p. 237.
[15] Belal, p. 238-239.
[16] Ben Ali, p. 77-80.
[17] Belal, p. 120-123.
[18] Belal, p. 130-133.
[19] Belal, p. 138-141.
[20] Belal, p. 151-153.
[21] Belal, p. 155.
[22] Belal, p. 267.
[23] Ben Ali, p. 91.
[24] Belal, p. 272.
[25] Gallissot, p. 95-98.