J’ai lu un réac #2 – Un réac presque parfait

A propos de : Bruckner Pascal, Un coupable presque parfait, la construction du bouc émissaire blanc, Grasset, Paris, 2020.

Quel meilleur candidat pour lancer véritablement cette chronique que notre cher Pascal Bruckner ? C’est d’ailleurs lors d’une interview accordée à Radio Sud – devenue le repaire des réactionnaires, fascistes et autres conspirationnistes –, et à André Bercoff, dans son émission le « faf à faf », que j’ai eu l’idée de lancer cette chronique. L’entendre pendant 20 minutes raconter absolument n’importe quoi avec l’acquiescement satisfait de Bercoff m’était douloureux. Il fallait vraiment mettre les points sur les i et démontrer la tartufferie de ces « intellectuels médiatiques », qui en plus d’être médiocres se croient subversifs en s’opposant à « la bien-pensance ».

Pascal Bruckner est en plus la figure emblématique de ces réactionnaires pas vraiment d’extrême-droite mais qui alimentent tout de même l’idéologie raciste actuelle. Tout comme ses coreligionnaires, il n’est pas un foudre de guerre intellectuel et la moindre analyse un tant soit peu rigoureuse de son discours suffit à le contrecarrer. Toutefois, il n’est pas le plus bête d’entre eux – oui, il y a plus bête – et surtout, il bénéficie d’un accès très facile aux médias et d’une expérience lui permettant d’être performant lors de ses passages, assénant des idées, certes fausses, mais fortes, et paraissant tomber dans le domaine du « bon sens ».

Son parcours et ses idées font aussi de lui l’archétype de ces penseurs réactionnaires. 20 ans lors de mai 68, il fait partie des nombreux gauchistes, libertaires ou maoïstes, ayant dérivé petit à petit vers la droite avant d’en être des figures intellectuelles. Pascal Bruckner s’est ainsi tour à tour fait le soutien de l’impérialisme (et de quasiment toutes les interventions occidentales, comme l’Irak en 2004 avec Romain Goupil et André Glucksmann), du sionisme, du néo-libéralisme, de l’autoritarisme et d’à peu près toutes les idées conservatrices. Dans le cas qui nous intéresse plus particulièrement, il est un ardent ennemi de l’antiracisme politique, défendant l’exceptionnalisme occidental et l’universalisme à la française, les politiques anti-migratoires et la « reconquête républicaine » dans les quartiers populaires. Pour toutes ces raisons, il est donc le « réac presque parfait ».

Il faut ajouter à cela qu’il fut l’un des précurseurs de la réaction face à la montée de l’antiracisme en France, puisque dès 1983, il fustigeait, dans Le Sanglot de l’homme blanc, le « sentimentalisme » d’une partie de la gauche occidentale pour les luttes antiracistes et tiermondistes. Ce sentimentalisme le poussait, selon lui, à une « haine de soi » (c’est-à-dire du Blanc) et une auto-culpabilisation, adoptant ainsi une vision simpliste de l’ordre mondial, avec les martyrs du Sud d’un côté et les méchants rapaces du Nord de l’autre. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce sanglot dure longtemps puisque presque trente ans plus tard, Pascal Bruckner en rajoute une couche avec son dernier livre Un coupable presque parfait : la construction du bouc émissaire blanc, et c’est justement le livre dont nous allons parler ici.

Avant de terminer cette introduction en d’en venir au propos principal, je dois faire un aveu : il m’a été assez difficile de rédiger cette critique. En effet, comment faire pour établir une critique rigoureuse, précise, mais aussi relativement courte d’un tel livre ? Attention, la difficulté ne réside point du tout dans la qualité conceptuelle et théorique de l’ouvrage, loin de là. Je dirais même, tout au contraire. Disons plutôt qu’à la fin de la lecture j’étais un peu désemparé par toutes les choses qu’il y avait à dire. La critique du livre est ardue en raison non seulement de sa faiblesse, mais surtout de son niveau de malhonnêteté et/ou stupidité (à lui de choisir ce qu’il préfère). Comment répondre à quelqu’un qui soit vous faire dire ce que vous n’avez pas dit, soit vous prête des idées qui ne sont pas les vôtres, soit les déforme complètement ?

J’ai tout de même tenté de relever le défi. Cependant, comme vous pourrez le constater, je me suis souvent contenté de rapporter les propos de Pascal Bruckner, car leur seule explicitation suffisait pour en cerner le ridicule. Je vais tâcher d’explorer les trois idées principales qui animent son ouvrage et sa pensée. La première est que, pour résumer, les vrais racistes/fascistes/sexistes/colonialistes sont les antiracistes/antifascistes/antisexistes/anticolonialistes. La deuxième stipule que si l’Occident est si détesté c’est simplement parce qu’il est génial, peut-être trop génial. Pour terminer, la troisième grande assertion de Bruckner est que les minorités ne cessent de se victimiser, alors que la vraie grande victime est l’homme blanc hétérosexuel.

 

1) Les antiracistes sont des racistes en puissance

Le titre de cette partie peut laisser penser que je caricature la pensée de Pascal Bruckner, ce n’est pas le cas. À plusieurs reprises le philosophe, celui-là même qui n’hésite pas une seule seconde à s’indigner de la comparaison que font souvent les progressistes entre les démocraties libérales et les régimes totalitaires, nous gratine de mise en parallèle entre les antiracistes actuels et les racialistes, les fascistes, voire même les nazis. En effet, par leurs idées, les militants antiracistes actuels ravivent la « malédiction pigmentaire : c’est à nouveau la couleur de peau qui prévaut dans le débat, victoire posthume de Gobineau, Chamberlain, Rosenberg. On croit innover, on réécrit autrement les lois de Nuremberg » (p.29).

Parce qu’au fond, si Pascal Bruckner s’oppose de manière si véhémente à l’antiracisme politique – représenté par des personnalités comme Houria Bouteldja ou Françoise Vergès qu’il cite (et tronque) à plusieurs reprises – c’est tout simplement par antiracisme ! En cela Bruckner est encore une fois le cas paradigmatique de cet arc « républicain », s’étendant de la gauche laïciste à la droite extrême, qui s’avère parfois bien plus offensif à l’encontre de l’antiracisme politique que l’extrême-droite car il se drape de la légitimité d’un antiracisme authentique, celui que nous appelons moral.

Pascal Bruckner affirme ne pas pouvoir être soupçonné de racisme puisqu’il ne croit pas à l’existence des races biologiques ! En cela, il est même antiraciste. Mais vous voyez très vite le problème. Comme la plupart de ces réacs républicains, il a une totale méconnaissance du racisme en tant rapport social structurant la société, il le limite à des préjugés, une méconnaissance et une pseudo-science. Le racisme se résumerait alors à la croyance en l’existence des races biologiques. « Mais l’antiracisme politique non plus n’y croit pas ! », me diriez-vous. Selon Bruckner, si. En parlant de Blancs, Noirs, Arabes, etc., ces auteurs ressuscitent la race et la place au centre débat en ayant en critère d’analyse le degré de pigmentation de la peau des individus.

Une dérive totalement essentialiste d’après Bruckner, puisqu’elle enferme les Blancs comme les Noirs dans une catégorie raciale, témoignant en même temps d’une méconnaissance du caractère socialement construit de ces catégories. Ainsi, dans une partie de son livre, il tâche de nous démontrer tout d’abord qu’il existe une hiérarchie entre les personnes dîtes « blanches » (entre les Européens du nord et ceux du sud, par exemple, ou bien les slaves), mais qu’en plus les « Blancs » ne le sont devenus que récemment, c’est donc une notion moderne et occidentale… Incroyable, non ? Vous étiez au courant ? Ah bon ? Déjà ? C’est sûrement parce que ce sont les travaux sur la race, et notamment les whitness studies, qui ont mis en avant cette réalité… Vous commencez à comprendre la méthode malhonnête de la critique de Bruckner : attribuer à l’antiracisme des idées et pensées à l’opposé des siennes, telles l’essentialisation et la biologisation des catégories raciales, et lui opposer des propos qui sont pourtant les siens. Un peu comme si nous reprochions aux marxistes de considérer la domination bourgeoise comme naturelle ou méritocratique et de ne pas comprendre qu’elle est liée au fait qu’elle est propriétaire des moyens de production.

Les seules lignes du livre qui ne provoquent pas un rictus de consternation sont donc celles où il reprend nos idées… mais pour nous les opposer, donc le rictus se réactive assez rapidement. De plus, si Bruckner arrive parfois à tenir des propos pas trop stupides sur le racisme, c’est-à-dire quand il reprend les travaux de ceux qu’il traite de « racialiste », il reste encore enfermé dans une vision beaucoup trop idéaliste du phénomène racial. Une telle conception amène forcément à des propos tout aussi idéalistes. « Bien sûr qu’il peut exister, de manière sporadique, des actes racistes, mais dans leur ensemble les sociétés occidentales sont profondément antiracistes », telle est, en résumé, sa logique. La France surtout. Terre de l’universalisme, de l’humanisme et des Lumières, elle serait le plus antiraciste des pays antiracistes. Les antiracistes modernes sont, quant à eux, tellement habités par une détestation de l’Occident et de ses valeurs – c’est-à-dire la liberté, l’égalité, la raison… tout ce qui est positif en somme –, qu’ils en viendraient à adopter des positions racistes, obscurantistes et même totalitaires.

Le plus grave dans tout ça, selon P. Bruckner, est que la pensée des antiracistes modernes serait en totale opposition avec les figures dont ils revendiquent pourtant l’héritage, comme Nelson Mandela, ou Martin Luther King, voire même Frantz Fanon ou James Baldwin – ce dernier étant cité à plusieurs reprise et même en guise d’ouverture de son livre par Pascal Bruckner. C’est que, d’après lui, ces grands personnages luttaient contre une discrimination raciale qui existait véritablement à l’époque, et pour une réconciliation entre les Noirs et les Blancs. Tandis que les militants d’aujourd’hui, non seulement se battent contre des oppressions qui n’existent plus, cherchant désespérément de quoi se plaindre, mais en plus cherche à provoquer une guerre raciale avec pour objectif d’éradiquer (rien que ça) le Blanc, incarnation du mal.

Que l’antiracisme politique se rassure, il n’est pas le seul à être décrit d’une façon si délirante et fantasmagorique, puisque c’est aussi le cas pour les luttes féministes. Les militantes actuelles en prennent pour leur grade puisqu’il les accuse aussi de trahir le combat de leurs aînées. Désemparées par le fait que l’égalité homme/femme serait déjà quasiment acquise, elles tomberaient dans un radicalisme violent qui prônerait la fin de l’homme hétérosexuel. Mais attention, seulement le Blanc, car Bruckner accuse les féministes d’être d’une étrange mansuétude envers les hommes Indigènes qui sont pourtant, avec leurs codes culturels étrangers, les plus machos, viriles, violents et violeurs (« Il y a une exception à cette idéalisation du féminin et même une division du travail en France : aux jeunes de banlieue le droit au machisme superlatif, la soumission des filles ; à l’homme « blanc » l’obligation de faire amende honorable, de bannir toute trace de virilité. » (p. 118)[1]).

Certes, les races n’existent pas, P. Bruckner le répète, mais cela ne l’empêche pas de souligner des différences entre les diverses populations qui habitent ce globe. Elles ne sont pas biologiques, ce serait raciste, mais « culturelles », « civilisationnelles ». Exit le mot « race », il préfère parler d’« ethnie ». Un mot plus consensuel qui évacuerait le caractère biologisant et essentialiste contenue dans « race », mais il suffit de gratter un peu le vernis pour voir qu’il est surtout devenu pour Bruckner un euphémisme visible pour parler, en fait, de race[2]. Sous couvert de ces mots, il se sent assez à l’aise pour encourager au contrôle des frontières, puisque la gestion actuelle provoque l’arrivée massive d’immigrées possédant une culture, des valeurs et des codes complètement différents, voire antagonistes, de ceux de l’Occident. Elle ferait naître en même temps une colère légitime de la part des Blancs, conduisant, à terme, à un risque de guerre civilisationnelle. Il appelle aussi à une reconquête des « territoires perdus de la République », dans lesquels l’État a laissé se développer une contre-société islamique composée d’individus très différents (mais « culturellement », hein, attention !), et où se trouvent les derniers reliquats d’homophobie, de sexisme, de transphobie et de racisme sur le territoire français. Mais tout ça sans une once de racisme, bien entendu, car encore une fois : Bruckner ne croit pas en l’existence des races, il est en cela profondément antiraciste et habité par l’esprit des Lumières, celui-là même qui a permis l’éradication des pensées antihumanistes !

 

2) L’Occident, victime de son génie

Vous voulez une définition de la civilisation occidentale à la sauce Pascal Bruckner ? Prenez toutes les valeurs positives, comme la liberté, l’égalité, la raison, la tolérance, etc., et dites que la civilisation occidentale en est, si ce n’est l’instigatrice, du moins celle qui les incarne le plus. Parfois même de manière peut-être trop démesurée. En effet, le principal problème de la civilisation occidentale serait qu’elle est tellement animée par ces valeurs, soucieuses de les incarner, de les appliquer, qu’elle en vient à se nuire à elle-même. « Fais du bien à Bertrand, il te le rend en caguant », nous dit un proverbe marseillais, et c’est en somme la pensée de Bruckner vis-à-vis de l’Occident, sa chute étant causée par sa trop grande magnanimité.

Certes, l’Occident a participé à la colonisation de l’ensemble de la planète avec des pratiques inhumaines et parfois des quasi génocides (comme en avec les natifs américains) ;  il a créé un système esclavagiste foncièrement raciste qui a duré plusieurs siècles faisant plusieurs millions de victimes ; il a produit un génocide sur son propre continent ; mit en place un système économique détruisant littéralement la planète, etc. Mais Bruckner souhaite rappeler que l’Occident a produit les pensées permettant de lutter contre ces idéologies mortifères, par exemple en mettant un terme à l’esclavage ou à la colonisation. Autrement dit on lui reproche des horreurs en oubliant qu’il a lui-même mis fin à celles-ci. Pascal Bruckner occulte totalement tous les mouvements de résistance menés par les esclaves et autres colonisés, déstabilisant fortement l’oppresseur et le mettant au pied du mur. Le mérite de ces victoires est attribué seulement à l’esprit des Lumières qui habitait les pouvoirs occidentaux. Il est comme ça Pascal, si une victime se révolte et oblige son agresseur, pistolet sur la tempe, d’arrêter de l’agresser et qu’il s’exécute, Pascal félicitera l’ex-agresseur pour avoir eu le courage et la grandeur d’âme de stopper son oppression.

Si l’on suit sa logique, l’Occident a donc créé des maux, certes, mais aussi les remèdes ! Les peuples du sud, les femmes et toutes les catégories sociales opprimées n’auraient jamais pu être émancipées sans l’intervention de la pensée européenne qui a permis de les libérer (« Si l’Europe a théorisé le mal, elle a aussi tenté d’inventer le remède et a suscité les contrepoisons aux idéologies abominables nées sur son sol » (p. 191). Guidée par sa grandeur morale et éthique, l’Europe a mené au bout de sa logique la pensée des Lumières en se l’imposant d’abord à soi-même, quand bien même cela la mène à sa perte. Car c’est bien cela la logique de Pascal Bruckner. La pensée rationaliste et humaniste qui a fait la grandeur de la civilisation occidentale – au point d’avoir été probablement, pour l’intellectuel réactionnaire, la civilisation la plus humaine de l’histoire de l’humanité –, est aussi la cause de sa décadence actuelle. Elle est tellement habitée par cette volonté d’incarner ces valeurs positives qu’elle en vient à aller contre ses intérêts propres et donc précipiter son effondrement.

L’aveuglement moral de l’Europe lui aurait fait perdre toute réalité, elle aurait oublié comment fonctionnent les sociétés, le monde, l’histoire. Évidemment, nous dit Bruckner, il est important d’avoir une éthique, toutefois elle ne doit pas trop empiéter sur ses intérêts, or dans le domaine l’Europe se laisse déborder. En témoignent, déjà, les grandes libérations qu’elle a pu permettre aux peuples du Sud, mais aussi le niveau de liberté et de justice atteint par nulle autre société. Aucune n’a été et n’est plus féministe, antiraciste, égalitaire, juste et généreuse que celles occidentales. Des discriminations de tout genre peuvent subsister, certes, mais selon Bruckner c’est dans l’ordre naturel des choses. Imprégné qu’il est par la philosophie occidentale, il perçoit la nature humaine comme tendancieusement mauvaise, la société ayant alors pour objectif de limiter au mieux ces aspects négatifs pour préserver la vie en commun, et donc il restera toujours un peu de discrimination. De plus, les résidus de racisme, sexisme et autres oppressions, encore existants dans les démocraties libérales du Nord, ne sont plus vraiment le produit de l’État, mais plutôt de quelques individus venant tâcher le beau tableau d’ensemble.

D’après lui, seul l’occident a permis une telle liberté pour les minorités, cependant ces avancées ont un coût important puisqu’elles constituent la faiblesse de nos sociétés en créant des individus-rois qui n’en ont jamais assez et en demandent toujours plus. Les femmes, les non-Blancs, les homos, sont devenus des pourris gâtés inconscients de la chance qu’ils ont de vivre dans de telles démocraties, voire même frustrés de ne plus trouver de raisons légitimes et crédibles de critiquer les gouvernements. Peu importe que toutes les données démontrent que ces catégories restent dominées et discriminées, Bruckner balaie tout ça d’un revers de la main et se la joue Emmanuel Macron : « Essayez la dictature, vous verrez ! »

Se développe en parallèle à ces caprices une fragilisation de l’État et de la sphère de pouvoir, devenus trop sociaux, manquant de pragmatisme, guidés davantage par leur éthique que par leurs intérêts propres. Écrasés par le poids de leur culpabilité face aux horreurs passées et habités jusqu’au plus profond d’eux-mêmes par la bien-pensance, les gouvernements occidentaux ne seraient plus capables de résister face à la tyrannie des minorités. Ajoutez à tout cela l’incapacité à prendre des décisions fortes par moralisme ou par crainte de la colère de ces individus rois, comme lorsqu’il faudrait empêcher les migrants de pénétrer sur le territoire européen en si grand nombre, et vous avez, d’après chef Bruckner, toutes les recettes d’une société qui s’effondre, victime d’elle-même, victime de sa grandeur (« En règle générale, plus la République s’excuse, plus on l’accable de reproches. L’État repentant, c’est l’État harcelé, toujours en retard d’une excuse, d’un regret » [p.145]). Les Blancs quittent la scène de l’histoire à cause de trop d’humanité. Même dans l’effondrement, les Blancs et leur civilisation sont supérieurs. Ils vont presque nous manquer, en tout cas, d’après Bruckner, nous allons nous en mordre les doigts : « Détruire l’Occident c’est, qu’on le veuille ou non, détruire la conscience du monde. […] En tant que berceau des valeurs morales, l’esprit de l’Europe n’appartient plus aux seuls occidentaux, il s’est détaché de sa patrie d’origine, est devenu le patrimoine du genre humain. » (p. 296)

 

3) L’homme blanc hétérosexuel, la vraie victime

Les indigènes, les femmes, les homosexuels, tous se plaignent alors qu’ils ont obtenu ce qu’ils souhaitaient. Pour Bruckner, le racisme, le sexisme, l’homophobie, tout ça n’est plus qu’un épiphénomène produit par des individus venus de l’étranger, apportant avec eux leur culture archaïque. La civilisation occidentale est parvenue à créer une société dans laquelle chaque individu, indépendamment de sa race, de son genre, de son origine sociale ou de son orientation sexuelle, est libre de choisir son mode de vie et de réussir comme il l’entend. Et pourtant, regrette Bruckner, les « minorités » continuent de se plaindre. Elles ont tellement été habituées à quémander et à s’enfermer dans une position victimaire, qu’une fois toutes leurs demandes satisfaites, elles en viennent à créer de nouvelles oppressions, de nouveaux affronts, même imaginaires. Autrement dit, elles sont plus attachées à leur statut de persécutées qu’à l’idée d’en être émancipées.

Un peu pervers comme raisonnement, pensez-vous ?  Il est vrai qu’on peut être circonspect quand on nous dit que si les victimes restent des victimes c’est parce qu’elles aiment être des victimes. Mais Pascal Bruckner a plus d’un tour dans son sac, et nous sort une autre explication philisophico-psychologico-sociologique : ce n’est pas seulement parce qu’elles aiment être plaintes, c’est aussi parce qu’elles ont peur de devenir des individus responsables de leur sort. En se positionnant comme victimes, ces minorités rejettent la faute de leur domination sur les dominants. Si rejeter la faute de la domination sur le dominant peut vous paraître logique, c’est que vous avez oublié que, d’après Pascal Bruckner, ces personnes ne sont plus dominées par rien à part leur imaginaire. Si elles sont au plus bas de l’échelle sociale, elles ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes, les démocraties libérales leur laissent toute la liberté et même toutes les possibilités de connaître une ascension. Or, accepter cette réalité revient à ne plus avoir un bouc émissaire, ici l’homme blanc hétérosexuel, sur qui rejeter la cause de ses malheurs et de ses échecs. Nous sommes donc devant une situation inextricable : les minorités veulent rester dans leur statut de victimes pour se plaindre d’être des victimes et ne pas se prendre enfin en main (« les blancs, dont on minimise le travail d’autoexamen, se doivent d’endosser pour toujours cette faute dont la contrepartie est de maintenir la communauté noire dans l’irresponsabilité. » [p. 169]).

Situation d’autant plus insoutenable pour Bruckner qu’elle cache la vraie victime dans toute cette histoire : l’homme blanc hétérosexuel (« Comment être raciste en toute impunité ? En choisissant une cible unanime. Voilà donc venu le droit de haïr le « Blanc » en toute sérénité. » [p.182]). Et le Juif aussi, on y viendra juste après, car avant le juif, il y a l’homme blanc hétérosexuel. Il incarne cet Occident tellement génial que cela le conduit à sa perte. Il est devenu le bouc émissaire par excellence à cause, justement, de son excellence. Tout le monde lui reproche absolument toutes les catastrophes et calamités que la terre connaît : l’esclavage, la colonisation, les guerres, la famine, les féminicides, la pauvreté, et même le réchauffement climatique ! Oui, je sais, nous, militants antiracistes et décoloniaux pointons plutôt du doigt tout un système idéologique, politique, philosophique, économique, vieux de 500 ans – c’est-à-dire la Modernité occidentale –, mais Pascal Bruckner préfère faire comme si nous nous en prenions aux individus mâles, blanc et hétéro en tant que tels. Et ça, pour lui, c’est dégueulasse ! Parce que tous les individus mâles, blancs et hétéros ne sont pas responsables, il y en a même parmi eux qui sont de simples ouvriers précaires souffrant énormément, voire plus que les femmes ou les non-blanches parce que personne ne les plaint…

Oh, mais, attendez… Pascal Bruckner serait-il en train de tomber dans une rhétorique victimaire ? Oui. Et pas qu’un peu. Non seulement les hommes blancs hétéros sont devenus les boucs émissaires alors même qu’ils sont les individus les plus tolérants, doux, gentils et adorables qui vivent sur terre, contrairement aux étrangers qui agressent des femmes et des homosexuels, mais en plus de cela, cette haine, ce « racisme » anti-blanc et « sexisme » anti-homme, mènerait littéralement à la disparition de l’homme blanc hétérosexuel… Rien que ça. Ne pensez pas qu’il s’agisse d’une image ou d’une figure de style, Bruckner croit vraiment que l’homme blanc hétérosexuel est une espèce vouée à disparaitre en raison de prédateurs qui l’entourent (les indigènes, les femmes, les homosexuels, etc.), et de sa trop grande mansuétude.

Le plus fascinant dans la lecture de Bruckner est de voir comment il peut à la fois s’insurger, des centaines de pages durant, devant la montée en puissance de la victimisation et la pleurnicherie des individus, tout en pleurant en même temps sur le sort du Blanc hétéro, obligé de souffrir en silence alors même qu’il est en train de disparaître de la surface de la Terre. Il est aussi capable de nous dire que les sociétés modernes occidentales ne sont plus racistes, sexistes ou homophobes, mais que, en revanche, les minorités agissantes mettent en place un système anti-blanc, anti-homme et anti-homophobe. Sans oublier l’antisémitisme, seule discrimination à l’encontre d’une minorité qui préserve un intérêt aux yeux de Bruckner. Toutefois, si le combat contre l’antisémitisme lui tient à cœur, ce n’est pas tant parce que la cause des juifs lui est chère, mais plutôt parce qu’elle épouse parfaitement, dans son paradigme, sa pensée raciste. L’Europe a certainement commis l’un des pires crimes de l’histoire de l’humanité avec le génocide des juifs, nous dit-il, mais elle a depuis retenu la leçon, les juifs sont maintenant en sécurité sur son territoire. Ou, plutôt, ils l’étaient, car un nouvel antisémitisme s’instaure maintenant, avec pour principaux responsables les populations du Sud, en particulier celles provenant du monde arabo-musulmans, habitées, en raison de leur éducation religieuse et culturelle, par une détestation du Juif. À cela se mêle un ressentiment anti-occidental tiré de la situation géo-politique mondiale, dans lequel le juif et le blanc sont liés. Ainsi, s’en prendre au blanc, c’est aussi s’en prendre au juif, et vice versa (« En règle général, la haine des Blancs débouche toujours sur la haine des Juifs » [p.146]). Signe de la décadence : tout est inversé, les blancs sont victimes des non-blancs, les hommes des femmes, les hétéros des homos, les pays du Nord des pays du Sud.

 

Conclusion : Bruckner, ou l’incurie de la pensée idéaliste

Que retenir de ces 300 pages durant lesquelles un intellectuel réactionnaire pleurniche sur l’injustice d’un monde où les vraies victimes sont érigées en bourreaux, tandis que les coupables sont transformés en martyrs ? Présentent-elles un intérêt réel pour nous ? Oui, en quelque sorte. Comme je l’ai souligné dans l’introduction, Pascal Bruckner est l’archétype de ces penseurs conservateurs, ennemis farouches et déclarés de l’antiracisme politique. De plus, j’ai la conviction que cette haine à notre égard n’est pas causée par une déficience intellectuelle et théorique, le rendant incapable de comprendre notre propos et sa profondeur, comme c’est le cas pour le piètre Guénolé (en plus de sa défense objective des intérêts blancs). Pascal Bruckner, lui, comprend parfaitement nos propos, notre pensée, notre théorie et notre projet politique. S’il s’oppose à nous, c’est parce qu’il sait très bien quels sont nos objectifs et que cela va à l’encontre de tout ce en quoi il croit. Nous sommes sa bête noire, nous représentons tout ce qu’il déteste et tout ce qui l’effraie. Nous sommes effectivement ceux qui portent le projet politique ambitionnant de renverser son monde.

Conscient de ce danger, Bruckner tient deux lignes de défense qui, bien que distinctes, restent liées. La première consiste à déformer et/ou caricaturer notre pensée et/ou à la réduire à ses extrémités les plus débiles. Lorsqu’il se confronte aux organisations et penseurs antiracistes tenant une ligne matérialiste et dialecticienne sur l’antiracisme, la lutte décoloniale et la lutte politique en général, il le fait en déformant ou mentant sur ses propos[3]. Cependant, il préfère généralement se focaliser sur les dérives les plus libérales, idéalistes et individualistes de l’antiracisme. D’ailleurs, cette possibilité de nous nuire aussi facilement doit aussi nous amener à nous interroger, dans notre camp, sur notre manque de réactivité face à ce qui constitue, en effet, des dérives absurdes nous desservant. Non pas tant parce qu’elles produiraient un racisme anti-blanc ou que sais-je, mais parce qu’elles nuisent à notre image, en sapant toute notre rigueur théorique, et qu’elles ne représentent ni notre manière d’analyser le racisme, ni notre manière de lutter contre. Nous devons nous détacher de ces perspectives s’enfermant dans des logiques moralisatrices basées sur le ressentie et la complainte. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je sais pertinemment que, quoi qu’il en soit, Pascal Bruckner se focalisera sur ce pan de l’antiracisme, car il sait pertinent qu’il est le plus facilement attaquable. Cependant, cette autocritique doit être faite et la bataille en interne doit être engagée pour nous même.

En plus de viser le talon d’Achille de notre camp, Bruckner, dans un deuxième temps, oppose à notre approche matérialiste une analyse idéaliste des systèmes de domination, la seule lui permettant de nier toutes les oppressions subies par les catégories minoritaires. Peu lui importe que tous les travaux autour de ces questions, autant qualitatifs que quantitatifs, tendent à montrer que les inégalités se perpétuent, voire s’accentuent. Bruckner, et bien d’autres avec lui, préfèrent placer le débat dans le monde abstrait des idées. Ainsi, la France ne peut être raciste, puisqu’elle dit ouvertement qu’elle ne l’est pas et prétend même lutter contre le racisme. Il n’y a aucune loi explicitement raciste, donc il ne peut y avoir de discrimination raciale systémique. La France ne peut faire de distinction entre ses citoyens puisqu’elle écrit dans sa constitution qu’elle est « une république indivisible » et qu’elle assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». À partir du moment où elle le dit, c’est qu’elle l’est, CQFD. C’est à travers ce raisonnement que j’ai compris à quel point la Corée du Nord était un régime démocratique ou que Cambadélis était un vrai socialiste. L’Occident, l’esprit des Lumières, la rationalisation européennes, ont développé une philosophie humaniste posant comme principe fondateur l’égalité de tous les êtres humains, à partir de là comment peut-on penser qu’elle ne l’applique pas ?

La conception idéaliste des oppressions se ressent aussi dans sa conviction que les nouvelles et réelles victimes sont les personnes blanches, masculines et hétérosexuelles. Puisqu’il reste dans des interprétations abstraites, dans lesquelles le racisme (mais aussi le sexisme ou tout d’autre oppression), est définie grossièrement comme simplement une attitude hostile envers une personne en raison de sa couleur de peau (et non plus comme un rapport social structurant dans nos sociétés modernes, instaurant une hiérarchie raciale dans laquelle les blancs occupent la place dominante), rien n’empêche d’affirmer que les Blancs peuvent être victimes, conception à laquelle s’attachent tous nos chers réacs, de la gauche à la droite, de Guénolé à Zemmour en passant par Enthoven, car la seule leur permettant de se présenter comme des victimes d’une nouvelle dictature des minorités.

Mais en plus de nier toutes les discriminations, cette philosophie idéaliste, intimement liée au dogme libéral, instaure une idéologie individualiste prônant une « méritocratie » dans laquelle chaque individu jouit d’une liberté semblable à n’importe lequel de ses concitoyens afin de mener sa vie comme il l’entend. Les démocraties libérales assurant que cette liberté soit accordée à chacun de ses citoyens, ceux qui sont au plus bas de l’échelle sociale ne doivent pas trouver les raisons de leurs malheurs dans les structures de nos sociétés, mais en eux-mêmes. Selon Bruckner, ils devraient se responsabiliser et arrêter de chouiner, et s’ils ne le font pas c’est parce que les conséquences en sont peu supportables pour ces entrepreneurs de la victimisation. Face à ça, par culpabilité pour les actes commis dans le passé et en raison de leur humanisme hérité des Lumières, les Occidentaux n’osent plus rien dire et se laissent marcher dessus, les conduisant à leur perte.

Je dois l’avouer Pascal, nous souhaitons la disparition du Blanc. Pour le bien de tous. Sois rassuré toutefois, il ne s’agit pas de faire disparaître de la surface de la planète toutes les personnes à la pigmentation claire. Seul l’Occident a été capable de concevoir des idéologies conduisant à tuer des êtres humains selon des critères somatiques. Nous souhaitons faire disparaître le Blanc symboliquement, comme catégorie raciale effective, comme identité à laquelle se réfèrent nombre d’individus. Mais aussi toutes les autres catégories raciales. Un projet émancipateur dans lequel les Blancs peuvent s’y retrouver, puisqu’il s’agit pour eux de tuer le Blanc en eux pour retrouver l’humanité. Car, vois-tu, Pascal, si nous parlons de race, c’est pour en finir avec le racisme, tandis que tu tais le mot pour le perpétuer.

Et pour terminer cette chronique sur une petite touche d’humour, je vous propose une petite sélection des passages les plus « drôles » du livre. C’est cadeau, et sachez que j’ai eu beaucoup de difficultés à trier, j’aurais pu en mettre cinquante, mais il faut savoir modérer ses plaisirs :

– « Son programme [au mouvement féministe,] n’est pas l’épanouissement des femmes, c’est l’élimination des hommes et de tout ce qui est masculin sur cette terre ». (p. 80)

– « À se demander si certaines féministes ultra ne sont pas fascinées, de façon très archaïque, par l’hypervirilité brutale. Et si le véritable crime des hommes était de ne plus être des machos ? » (p. 120)

– « En réalité, c’est l’existence même du mâle qui est un scandale, le bipède pénien devrait à terme disparaître de la surface de la Terre ». (p. 122)

– « Sans les Blancs, être afro-américain dans une société multiraciale sera difficile : ils perdront le privilège du persécuté et subiront la concurrence victimaire d’autres groupes, les Amérindiens par exemple, qui ont beaucoup enduré sans recevoir la même publicité ». (p. 171)

– « Ajoutons ceci : à tous les Américains, artistes, écrivains, metteurs en scène, comédiens, musiciens, blancs, noirs, asiatiques, latinos qui ne supportent plus l’atmosphère carcérale de leur pays et veulent respirer l’air de la liberté, proclamons que la France est prête à les accueillir comme elle sut accueillir après la Seconde Guerre mondiale des centaines d’intellectuels, jazzmen, romanciers victimes de la ségrégation. Venez vous réfugier dans la nation de l’art de vivre et de la tolérance. » (p. 177)

– « Enfin, comment comprendre la promotion de la non-mixité qui arrive en France depuis peu […] sinon comme la copie inversée des pratiques les plus délirantes de l’extrême-droite ? […] On se contente, dans un stupéfiant mimétisme, d’inverser la rhétorique de la ségrégation qui exaltait les seuls Blancs au détriment des Noirs. Ici, c’est le contraire : on dénigre ʺles faces de craieʺ pour célébrer les autres couleurs de peau en leur attribuant toutes les vertus ». (p. 187)

– « Avec cette épidermisation hystérique du débat, on reste dans la droite ligne des vieilles distinctions issues de l’esclavage. L’apartheid, même de gauche, reste l’apartheid. Il ne fait pas bon par exemple, aujourd’hui, être un acteur blanc d’âge moyen à Hollywood : au nom du rééquilibrage historique, sont engagés préférentiellement les personnes de couleurs, les femmes et les LGBT. » (p. 187-188)

– « La modernité, c’est aussi l’inversion des valeurs. Le fascisme contemporain est souvent antifasciste dans son énonciation. […] La nouvelle peste brune se déguise en ennemie de la peste brune et celle-là est irréfutable, car elle comprend déjà sa propre critique (voyez en France les milices néomussoliniennes des Blacks Blocs et les groupes brun-rouge des antifas) ». (p. 197)

– « Qu’est-ce qu’un migrant ? Le nouveau héros de la martyrologie contemporaine qui a remplacé le prolétaire et le guérillero. Il est à la fois l’étranger qui va nous régénérer et le damné de la terre. Tout doit s’arrêter devant lui, il lui est même interdit de réfléchir ou de tergiverser tant sa condition impose la charité. » (p. 232)

–  « La meilleure chose qu’on puisse souhaiter aux « pays du Sud », c’est d’être touchés à leur tour par la grâce du repentir ! Un peu de mauvaise conscience à Alger, Riyad, Téhéran, Pékin, La Havane, Caracas, Damas ferait le plus grand bien à ces gouvernements à leurs nations. » (p. 284)

– « Tous les pays n’ont pas eu la chance comme la Grande-Bretagne d’avoir pour colonies les États-Unis ou l’Inde qui ont à la fois éclipsé et rehaussé la métropole en universalisant la langue anglaise. Dans le cas du sous-continent, le passé n’est pas oublié, il est tranquillement remis à sa place, digéré. » (p. 289)

À dans deux mois, insha’Allah !

 

Notes

[1] Mais aussi : « Les hommes ne se valent pas dans l’opprobre : seuls les Blancs sont vraiment à blâmer […] La lutte contre le viol ou l’agression s’arrête à la couleur de peau. » (p.26) ; « Il y a des viols plus admissibles que d’autres s’ils sont commis par des musulmans ou des migrants ». (p.28)

[2] À ce sujet, lire Colette Guillaumin, L’idéologie raciste : Genèse et langage actuel, qui aborde aussi l’hypocrisie, notamment dans les sciences humaines, autour de ce terme.

[3] C’est le cas lorsqu’il prétend qu’Houria Bouteldja incite les femmes non-blanches à ne pas porter plainte lorsque le violeur est un non-Blanc, et citant, pour prouver ses dires, non pas le livre de Bouteldja, mais celui de Sami Biasoni et Anne-Sophie Nogaret (Français malgré eux, L’artilleur, 2020). Assez étrange quand on sait que, dans le reste de son ouvrage, Bruckner cite directement le livre. Pourquoi ne le fait-il pas ici ? Est-ce parce qu’il sait pertinemment qu’Houria Bouteldja n’a jamais écrit ça dans son livre ? Certainement.

1 Commentaire J’ai lu un réac #2 – Un réac presque parfait

  1. Michel R 1 avril 2021 et 14h01

    Merci Wissam d’avoir fait ce travail, nous évitant ainsi d’avoir à lire Bruckner, une besogne visiblement très ingrate.

    Répondre

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