Jonas Pardo est un bouffon.

Certains le savent : j’aime bien saisir les opportunités que m’offrent mes ennemis pour faire de la pédagogie. Jonas Pardo (de Golem que je ne présente plus à Médiapart), et que tous les médias de la gauche collaborationniste s’arrachent, vient de commettre l’exégèse d’un petit post sans prétention que j’ai publié il y a quelques jours. Je saluais en effet un exercice journalistique auquel on est peu habitué. Celui de Judith Bernard, interviewant Daniel Schneidermann sur certains angles morts de sa « neutralité » journalistique qui comme chacun sait n’existe pas car ne pas choisir, c’est encore choisir :

« Remarquable Judith Bernard! Vraiment.

Il en ressort ce que j’ai toujours pensé de Schneidermann : c’est un fuyard (que ce soit par rapport à son identité ou par rapport à sa fausse neutralité journalistique qui n’est qu’une forme d’irresponsabilité politique). Profitez pendant que le site est encore en accès libre. »

De ce post assez anodin, Pardo nous offre une interprétation qui ne s’embarrasse d’aucune contrainte morale[1].

D’abord le titre. J’imagine qu’il se sent puissant à chaque fois qu’il accuse un adversaire d’antisémitisme. J’imagine même qu’il pense à chaque fois donner l’estocade. Ça peut marcher chez les fragiles, mais sur moi ça glisse. Et pour le dire plus clairement, je m’en tape. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : seul un ange plein de vertus est autorisé à suspecter ma probité morale. Sûrement pas un sioniste honteux. Pardo qui m’accuse d’antisémitisme, c’est comme Roussel qui accuserait Mélenchon de trahir la lutte de classe. Aucun crédit.

Bon, le reste, c’est pour le plaisir, tellement c’est facile. Je réponds point par point, mais dans un style nonchalant, parce que ma plus belle plume je la réserve aux ennemis de qualité.

Donc dans l’ordre :

1/ « Elle nous avait déjà fait part de son dégoût pour les enfants juifs à kippa, la candidate miss France dont le père est israélien, les sionistes qui se revendiquent sionistes, et les juifs de gauche quelle appelle les « sionistes de gauche » parce quils osent dire quil y a un problème dantisémitisme à la France Insoumise. Puisquil restait ensuite peu de Juifs respectables à ses yeux, elle sen est pris au seul type de lUJFP qui voyait bien quil y avait une ressemblance entre les affiches nazies et le visuel dHanouna appelant à la marche contre le racisme. Aujourdhui, Bouteldja sen prend à Schneidermann quelle traite de « fuyard par rapport à son identité ». La lâcheté et la trahison juive, un classique de lantijudaïsme. »

Dans ce premier tas, il y a une seule vérité : mon dégoût pour les sionistes qui se revendiquent sionistes bien que le mot « dégoût » soit de trop car « dégoût » c’est déjà trop sentimental. Je pense en effet que les sionistes ont le droit d’être sionistes, mais ce que j’attends d’eux c’est qu’ils en assument les conséquences dont le génocide en cours est l’un des aspects monstrueux. Qu’ils cessent de se défiler face à leurs responsabilités morales ce que Pardo fait en se déclarant a-sioniste (genre !). Il aurait pu ajouter « mon dégoût » pour les socialistes, les macronistes, les fascistes…Ceux à qui je m’oppose politiquement. Je ne vois vraiment pas où est le problème. Mais c’est justement parce qu’il n’y a pas de problème, qu’il ajoute mon « dégoût pour les juifs de gauche » que j’appellerais « sionistes de gauche ». Ben non. J’appelle « sionistes de gauche » les sionistes de gauche. C’est tout. Ils peuvent être juifs comme non juifs. Il y a même des indigènes dans le tas. Bien sûr, aucune démonstration ne vient soutenir cette accusation grave, mais il s’en fout. Et ce ne sont pas les médias qui l’invitent qui vont lui demander des comptes sur sa malhonnêteté à mon égard vu qu’ils font pareil.

« Parce qu’ils oseraient dire qu’il y a un antisémitisme à gauche », ajoute-t-il. Le mot « oser » est de trop car personne ne prend de risques à proférer cette accusation tant l’opinion qui y adhère est large pour de bonnes comme de mauvaises raisons. Moi-même par exemple, suis de ceux qui pensent qu’il y a un antisémitisme à gauche. Et on n’a pas attendu le basculement « islamo-gauchiste » de la FI pour faire ce constat. Il suffit de remonter aux premiers écrits du PIR sur le racisme structurel du champ politique blanc dont la gauche fait partie pour savoir que pour l’antiracisme politique, c’est juste la base. Sauf qu’il y a deux manières de critiquer cette gauche : d’un point de vue décolonial (c’est notre cas) et du point de vue contre-révolutionnaire (c’est le cas de Pardo et de CNews). En effet, on peut reprocher à la gauche blanche en général sa collaboration de race avec le bloc au pouvoir (L’Etat racial intégral, toussa, toussa), son paternalisme antiraciste et son philosémitisme qu’il faut comprendre à l’aune de ce pacte racial (ce que nous faisons) mais on ne peut pas lui reprocher, et en particulier à la gauche de rupture, d’avoir un programme et des intentions antisémites.

Venons-en à Schneidermann, dont j’ai dit qu’il était un fuyard du « point de vue de son identité ». Je persiste et signe. J’ai écrit dans « Les blancs, les juifs et nous » ce passage où je m’adresse aux juifs, souvent tronqué pour lui faire dire ce que je ne disais pas :

« Cest vrai, vous m’êtes très familiers. Non pas tellement pour notre appartenance commune aux « gens du Livre », ou encore parce que nous aurions un ancêtre commun, le prophète Abraham. Cette généalogie me parle mais pas de façon politique. Ce qui fait de vous de véritables « cousins », cest votre rapport aux Blancs. Votre condition à lintérieur des frontières géopolitiques de lOccident. Quand je vous observe, je nous vois. Vos contours existentiels sont tracés. Comme nous, vous êtes endigués. On ne reconnaît pas un Juif parce quil se déclare Juif mais à sa soif de vouloir se fondre dans la blanchité, de plébisciter son oppresseur et de vouloir incarner les canons de la modernité. Comme nous. »

Je ne connais pas Schneidermann personnellement. On pourrait donc me rétorquer que je ne peux pas me permettre un tel préjugé sur sa personne et qu’il a le droit de refuser d’être réduit à son identité de juif. Sauf que je n’ai pas besoin de connaître tous les musulmans, noirs, rroms et juifs de France pour avoir un avis sur notre condition commune au coeur d’une société structurellement raciste. Pour ma part, tant que le racisme n’aura pas été aboli, je suspecterai tout non-blanc non-décolonial (car la juste mesure qu’il faut avoir concernant son identité non-blanche au coeur de la modernité occidentale, c’est la boussole décoloniale qui nous la donne) d’errer entre ces différents pôles de la raison raciste : l’assimilation, la haine de soi, la fuite ou au contraire l’ultra affirmation, l’obsession de l’authenticité identitaire. Bien sûr que je comprends la volonté de rejeter l’assignation à être juif ou à n’être que juif. Mais dans une société raciste qui t’oblige à t’assimiler à ses conditions, la résistance c’est de s’affirmer. C’est à dire ne pas fuir l’identité (réelle ou pas) à laquelle tu es assigné mais l’affronter. L’exemple de Charlie Chaplin, à ce titre, est remarquable. Il était accusé d’être juif alors qu’il ne l’était pas. Mais, et je le kiffe pour ça, il refusait de nier qu’il l’était car le nier c’était valider l’idée que l’être était un problème. Et que dire d’Elya Ehrenbourg qui disait « je resterai juif jusqu’au dernier antisémite ». Superbe ! By the way, c’était là le sens ultime de ce passage du petit livre rouge[2] qui a fait couler tant d’encre : « J’appartiens à ma race, à ma famille, à l’Algérie… ». J’aurais pu ajouter : jusqu’au dernier islamophobe.

2/ « Lantiracisme politique semble avoir vécu une révolution, non pas au sens dun bouleversement profond des sociétés, mais dun tour sur lui-même. Dune nécessité de politisation de lantiracisme – la vision du racisme comme un rapport social générateur davantages au profit de la majorité « blanche » et au désavantage des populations « non blanches » – il est devenu une morale dogmatique voire complotiste. Judith Bernard, que Bouteldja trouve vraiment remarquable”, prétend quon « peut se sentir plus ou moins blanc » (https://x.com/jeraeve/status/1813879267911991462) dans l’émission Paroles dHonneur. Pour Bernard, le racisme nest pas un rapport social doppression, il est un sentiment. Cest en substance ce que disait Bouteldja dans Les juifs, les blancs et nous, une version gauchiste du choc des civilisations ; si vous soutenez la Palestine, alors vous êtes un indigène. Bouteldja a réadapté la proposition dAlain Soral quil tenait lui-même des colons algériens ; il ne sagit plus de lalliance des chrétiens, mais des beaufs, avec les musulmans, les barbares, contre les Juifs, cest-à-dire les sionistes. »

Ce passage est savoureux. Déjà pour son hommage implicite au militantisme décolonial. L’antiracisme politique comme « nécessité de politisation de l’antiracisme » est un bel aveu. Cela dit plusieurs choses : premièrement, nous avons gagné du point de vue des idées. Deuxièmement, Pardo aimerait en être mais le ticket d’entrée est trop coûteux pour le sioniste honteux qu’il est. En effet, on ne peut pas appartenir au camp de l’émancipation et participer activement à la reproduction du champ politique blanc, le sionisme en étant l’une des composantes. Pardo est donc obligé d’entacher l’antiracisme politique pour justifier de ne pas en être. Mais oui, pensez donc, « il est devenu une morale dogmatique, voire complotiste ». Pour preuve : Judith Bernard qui nie le caractère structurel de l’oppression et Bouteldja qui fait du Soral. Concernant Judith et du haut de mon « Master en décolonialité » (que je m’auto-attribue), j’avoue avoir beaucoup apprécié le moment où elle s’est dite moins blanche que Sophia Aram. Pourquoi ? Parce que Judith Bernard, c’est un parcours. J’estime qu’en tant que blanche investie dans l’antiracisme politique et l’antiimpérialisme, elle a suffisamment fait ses preuves pour se permettre de remettre Aram à sa place. Il n’y a rien de plus minable que de juger quelqu’un sans prendre en compte son background, c’est à dire en l’occurrence son passage de blanche innocente à blanche consciente.  De plus, je l’ai déjà dit : je n’aime pas les blancs fragiles. Quand un blanc ou une blanche cesse de faire le canard devant les indigènes (en sacralisant la parole des « premiers concernés » ou en étant intimidé par eux alors qu’ils peuvent dire ou faire de la merde), c’est là que je commence personnellement à le prendre au sérieux. (Blanche Gardin si tu nous entends ?) En effet, toujours du haut de mon master, il convient de faire la différence entre blanchité objective et blanchité subjective. Judith Bernard est une militante et se réclame du matérialisme historique et de la théorie décoloniale. Elle sait très bien qu’elle est blanche du point de vue des structures et de son milieu qui la font et blanche et bourgeoise. Non seulement elle ne le nie pas mais c’est à partir de cette position qu’elle s’est permise de dire qu’elle était moins blanche que Sophia Aram, car là elle parle de blanchité subjective. Celle à laquelle tu es libre d’adhérer ou pas. De ce point de vue, une Sophia Aram, une Rachida Dati, un Barak Obama ou un éventuel futur pape noir qui ferait le jeu de l’Occident sont tous des blancs volontaires. Et oui, Judith qui s’inscrit dans un combat anti-impérialiste, antiraciste et antisioniste est politiquement moins blanche que Sophia Aram, l’indigène républicaine ou Pardo, le sioniste, en vertu de leurs orientations politiques respectives.

Pour ce qui concerne ce passage :

« Cest en substance ce que disait Bouteldja dans Les juifs, les blancs et nous, une version gauchiste du choc des civilisations ; si vous. soutenez la Palestine, alors vous êtes un indigène. Bouteldja a réadapté la proposition dAlain Soral quil tenait lui-même des colons algériens ; il ne sagit plus de lalliance des chrétiens, mais des beaufs, avec les musulmans, les barbares, contre les Juifs, cest-à-dire les sionistes »

Je trouve que le côté gloubi-boulguesque du propos est tellement évident que les lecteurs seront assez compatissants pour comprendre que je ne peux pas faire de miracles. Pour risquer une réponse, il faut déjà comprendre. Là je m’avoue vaincue.

3/ « Tout comme Soral et son accusation « dauto-sémitisme », Bouteldja rit des accusations dantisémitisme. Elle les provoque dailleurs. Sinon, elle naurait pas écrit « Je suis Mohamed Merah » au lendemain de la tuerie de trois enfants et dun papa juif. Elle naurait pas appelé Dieudonné « mon frère » (la question de la racisation est alternativement une une question de positionnement politique ou une question de condition, enfin c’est surtout une question démagogique) »

Bon, là j’ai la flemme. Mais concernant Merah, je donne des pistes sous forme de teasing pour susciter la curiosité (j’ai quelques rudiments de marketing, t’as vu ?).

J’ai effectivement écrit un article sur Mohamed Merah, avec dans l’ordre d’apparition trois citations :

1/ « Mohamed Merah et moi »

2/ « Mohamed Merah c’est moi »

3/ « Mohamed Merah, c’est pas moi ».

Et ce, dans le même texte d’où est tiré le morceau que Pardo choisit au détriment des deux autres.

S’offrent donc à moi deux hypothèses :

1/ Pardo ne lit pas le début et la fin des textes. Il ne lit que le milieu. Comme je suis compréhensive et bienveillante, je reconnais que matériellement c’est possible. Aucune loi physique n’interdit de ne lire par exemple que le milieu du « Crime de l’Orient Express ». Tu ne sauras jamais qui sont les différents personnages du roman (qui sont présentés au début) ni qui a commis le crime (puisqu’il est révélé à la fin) mais je reconnais que c’est un droit absolu et que rien, du point de vue de la loi, ne s’y oppose.

2/ Pardo est un fumiste.

Mais comme je ne veux influencer personne, je laisse à ces deux hypothèses leur droit d’exister à égalité.

Ai-je appelé Dieudonné « mon frère » ? Je crois plutôt que j’ai dit qu’il était un « frère de condition ». Comme Pardo le sait, il anticipe et écrit : « la question de la racialisation est alternativement une question de positionnement politique ou une question de condition ». Là, je renvoie à la jurisprudence Judith Bernard. Mais ce qu’ignore Pardo, c’est que je suis même capable de dire et d’assumer que Pardo est lui-même mon frère de condition, vu qu’en France, c’est un non-blanc, mais je ne veux pas qu’on m’accuse d’avoir provoqué chez lui une crise d’apoplexie. Surtout que moi-même j’ai éprouvé une certaine douleur à l’écrire.

4/ « Son argumentaire anti-antisémite se résume à deux éléments : le déni tautologique (je ne suis pas antisémite car je suis contre lantisémitisme), qui constitue lessentiel de sa partie rédigée dans son dernier livre, et le fait quelle connaît des Juifs. Richard Wagner également se vantait davoir « un bon ami juif ». »

C’est là que je saisis l’opportunité d’utiliser l’expression « dissonance cognitive » que je rêve de placer depuis longtemps pour briller vu que je l’entends souvent sortir de bouches intelligentes. J’ai beau me relire, je ne vois pas, mais alors pas du tout, où il a pu lire dans « Contre l’antisémitisme et ses instrumentalisations » que j’écrivais « Je ne suis pas antisémite car je suis contre l’antisémitisme » pour la simple et bonne raison que je dis presque le contraire. La preuve, page 146 :

« Je veux prendre Dieu et ses créatures à témoin et le dire sans pudeur : Je pense être la personne la moins antisémite de France. »

C’est tout de même une nuance de taille. Ah mais j’oubliais ! J’ai écrit ce passage au tout début et lui ne commence la lecture qu’au milieu. Ce n’est donc pas de la « dissonance cognitive ». Shit !

5/ « Mais ce deuxième « argument » s’érode ; il est notable de constater que le nombre de juifs qui trouvent grâce à ses yeux samenuise. Il ne reste guère plus que ceux qui sassument comme « feuj de service » (voir la conférence de Maxime Benatouil à ce propos ici : https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=M9tdZR3eW1E vers [37:30]). Nous agissons contre lantisémitisme avec le principe Ahavat Israel (cela veut dire lamour du peuple juif et de lhumanité, je le précise pour les Tsatziki marseillais qui découvraient que dans le kadish, prière araméenne, il y avait le mot Israël…) mais nos engagements syndicalistes nous rappellent que nous devons nous méfier des jaunes. »

Je ne vois pas ce qui lui permet de dire que « le nombre de juifs qui trouvent grâce à mes yeux s’amenuise ». Quelles sont les preuves ? Ce que je sais de manière tangible c’est que le compte X de Tsedek a 22 500 abonnés contre 7 900 pour Golem et 9800 pour les JJR, tandis que l’UEJF, vielle de plus de 80 ans, n’en a que 20 900. Pour ce qui est d’Instagram, Tsedek c’est 62 800 abonnés contre 14 200 pour Golem et 14 000 pour les JJR. Ce que je sais c’est que Tsedek ne cesse de grandir et que l’UJFP jouit d’une grande considération dans la gauche de gauche. Au contraire, l’expression antisioniste de la communauté juive de France a permis à de très nombreux jeunes juifs de trouver un espace qui les politise sans le moindre renoncement à leur histoire et à leur identité. Par ailleurs, mais ça je le dis aussi pour le plaisir, mes agents qui sont infiltrés dans le monde de l’édition me disent que notre livre sur l’antisémitisme se vend à ce jour à presque 7000 exemplaires et que celui de Pardo à 1600. Si j’ajoute à ça, le fait que lui est invité partout jusque dans les réseaux institutionnels, qu’il a eu pas mal de papiers dans la presse nationale, nous, avec le nôtre (contre l’antisémitisme et ses instrumentalisations), n’avons reçu aucun soutien de la presse (sauf le Média, Hors-Série et l’extraordinaire PDH). Alors bon…

Ma conclusion c’est que Pardo est un bouffon. Mais ça ne suffit pas à le caractériser car au fond c’est d’abord un militant politique qui défend un camp. Celui du sionisme tout en se battant pour garder l’aura d’un militant de gauche. A ce jeu, il est perdant. On peut être sioniste et appartenir à la gauche (les gauches occidentales ayant souvent été colonialistes) mais il convient de caractériser cette gauche : elle est blanche. Pardo appartient bien à la gauche blanche. Mais comme je le disais plus haut et toujours du haut de mon master décolonial, la gauche blanche qui soutient le sionisme reproduit l’antisémitisme en en acceptant ses postulats racistes : à savoir que les juifs ne sont chez eux qu’en Israël et en assimilant tous les juifs à cet Etat colonial. Par conséquent, si Pardo est un bouffon c’est le moindre de ses défauts car il est surtout, et à son niveau, un reproducteur de l’antisémitisme.

Antisémite ? C’est çui qui dit qui y’est!


[1] L’antiracisme tronqué de Bouteldja est un antisémitisme ordinaire

Elle nous avait déjà fait part de son dégoût pour les enfants juifs à kippa, la candidate miss France dont le père est israélien, les sionistes qui se revendiquent sionistes, et les juifs de gauche qu’elle appelle les « sionistes de gauche » parce qu’ils osent dire qu’il y a un problème d’antisémitisme à la France Insoumise. Puisqu’il restait ensuite peu de Juifs respectables à ses yeux, elle s’en est pris au seul type de l’UJFP qui voyait bien qu’il y avait une ressemblance entre les affiches nazies et le visuel d’Hanouna appelant à la marche contre le racisme. Aujourd’hui, Bouteldja s’en prend à Schneidermann qu’elle traite de « fuyard par rapport à son identité ». La lâcheté et la trahison juive, un classique de l’antijudaïsme. 

L’antiracisme politique semble avoir vécu une révolution, non pas au sens d’un bouleversement profond des sociétés, mais d’un tour sur lui-même. D’une nécessité de politisation de l’antiracisme – la vision du racisme comme un rapport social générateur d’avantages au profit de la majorité « blanche » et au désavantage des populations « non blanches » – il est devenu une morale dogmatique voire complotiste. Judith Bernard, que Bouteldja trouve “vraiment remarquable”, prétend qu’on « peut se sentir plus ou moins blanc » (https://x.com/jeraeve/status/1813879267911991462) dans l’émission Paroles d’Honneur. Pour Bernard, le racisme n’est pas un rapport social d’oppression, il est un sentiment. C’est en substance ce que disait Bouteldja dans Les juifs, les blancs et nous, une version gauchiste du choc des civilisations ; si vous. soutenez la Palestine, alors vous êtes un indigène. Bouteldja a réadapté la proposition d’Alain Soral qu’il tenait lui-même des colons algériens ; il ne s’agit plus de l’alliance des chrétiens, mais des beaufs, avec les musulmans, les barbares, contre les Juifs, c’est-à-dire les sionistes 

Tout comme Soral et son accusation « d’auto-sémitisme », Bouteldja rit des accusations d’antisémitisme. Elle les provoque d’ailleurs. Sinon, elle n’aurait pas écrit « Je suis Mohamed Merah » au lendemain de la tuerie de trois enfants et d’un papa juif. Elle n’aurait pas appelé Dieudonné « mon frère » (la question de la racisation est alternativement une unequestion de positionnement politique ou une question de condition, enfin c’est surtout une question démagogique), elle ne citerait pas des nazis positivement qu’elle opposerait à des penseurs Juifs dans des textes à la gloire du drapeau et l’hymne français. Son argumentaire anti-antisémite se résume à deux éléments : le déni tautologique (je ne suis pas antisémite car je suis contre l’antisémitisme), qui constitue l’essentiel de sa partie rédigée dans son dernier livre, et le fait qu’elle connaît des Juifs. Richard Wagner également se vantait d’avoir « un bon ami juif ». Mais ce deuxième « argument » s’érode ; il est notable de constater que le nombre de juifs qui trouvent grâce à ses yeux s’amenuise. Il ne reste guère plus que ceux qui s’assument comme « feuj de service » (voir la conférence de Maxime Benatouil à ce propos ici : https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=M9tdZR3eW1E vers [37:30]). Nous agissons contre l’antisémitisme avec le principe Ahavat Israel (cela veut dire l’amour du peuple juif et de l’humanité, je le précise pour les Tsatziki marseillais qui découvraient que dans le kadish, prière araméenne, il y avait le mot Israël…) mais nos engagements syndicalistes nous rappellent que nous devons nous méfier des jaunes.

[2] Les Blancs ; les Juifs et nous, chapitre « Nous, les femmes indigènes »

Houria Bouteldja (Membre du QG décolonial)

1 Commentaire Jonas Pardo est un bouffon.

  1. Paul 1 mai 2025 et 10h46

    Le « sionisme de gauche » ça existe ?

    Peut on être raciste et de gauche ? Colonialiste et de gauche ? Non. Ce sont pourtant deux impératifs auquel on toi adhérer d’une manière ou d’une autre si on est sioniste en toute connaissance de cause. Si on n’est pas ces deux choses là, mais qu’on est sioniste, c’est qu’on est un enfant puis un adulte endoctriné, comme les jeunesses hitlériennes l’étaient et qu’on a absolument pas conscience des réalités du monde puisqu’on vit dans un système de pensées en vase clos sur le monde de type 1984 ou Meilleur des Monde, qu’on est fascisé donc.

    On peut défasciser je le pense. Mais c’est extrêmement difficile. Mais peu importe c’est une autre question.

    Dans un cas comme dans l’autre, il n’y a donc pas de sionisme de gauche possible, soit on est sioniste et donc raciste et colonialiste. Soit on est sioniste par lavage de cerveau et finalement un peu moins coupable voir victime d’un état fasciste. Cela n’excuse rien, les curetons le disait déjà au moyen âge, il existe un truc qu’on appel le libre arbitre et tous les endoctrinements du monde ne justifieront jamais aucuns massacres.

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