Peste ou choléra ? Choléra !

Que faire maintenant ? S’il était plutôt aisé de se ranger derrière le candidat de l’Union Populaire, il en est tout autrement pour ce second tour. Peut-être est-ce parce que nous savions par avance la difficulté de ce dilemme que nous avons collectivement tenté de le refouler en repoussant à plus tard sa résolution. Mais il n’est plus possible de se dérober, nous voilà maintenant contraint de choisir entre Macron et Le Pen.

Depuis une semaine les débats font rage, il faut dire que le choix est d’autant plus ardu que la situation politique est inquiétante. Il n’est plus exagéré de dire que le risque d’une chute dans le fascisme dans un temp relativement court est palpable.

Mais c’est justement parce que l’enjeu est aussi vital qu’il ne nous semble pas possible de nous en extraire aussi facilement avec des pirouettes qui ne trompent que ceux qui veulent y croire. Le slogan, rabâché par une partie de la gauche depuis le 13 avril, « Ni Macron Ni Le Pen », en est une.

Disons-le franchement, quelle est la fonction réelle de ce slogan ? « Annuler les élections », comme nous avons pu le voir tagué sur certains murs ? Personne n’y croit, même pas ceux qui l’écrivent. Sauf cataclysme majeur et difficilement imaginable, ces élections auront bien lieu et Macron ou Le Pen sera élu. Répéter « Ni Macron ni Le Pen » paraît alors comme une énième tentative assez pathétique de repousser l’heure du choix, fondée sur un déni de réalité alors que le courage commanderait de définir une position claire.

Répétons-le : le dimanche 24 avril une élection va se dérouler, et après 20h Macron ou Le Pen sera président. S’égosiller à coup de « Ni Macron ni Le Pen ! » ni changera strictement rien. Les urnes électorales ne vont pas se transformer en citrouilles, les élections seront maintenues et les deux candidats ne déclareront pas forfait. Alors, que faire ?

Au fond, les tenants de la position « Ni Macron ni Le Pen » choisissent l’abstention ou le vote blanc. Soit, c’est un choix, encore faut-il l’assumer car il vous engage totalement. Certes, en apparence vous ne donnez de voix à aucun des deux, mais analysons de quelle manière cet apparent non choix en est un en réalité :: cette abstention ne va pas annuler les élections ni nous éviter d’avoir Le Pen ou Macron au pouvoir. Elle implique simplement, pour celui qui la revendique, de ne pas exprimer de préférence sur le futur dirigeant de ce pays. En somme, si nous devions retranscrire plus fidèlement cette position, ce ne serait pas « Ni Macron, Ni Le Pen », mais bien plutôt « Macron ou Le Pen, peu importe ! »

Nous commençons à comprendre pourquoi beaucoup préfèrent se draper derrière le slogan « ni-ni » plutôt que d’assumer les conséquences et implications réelles de leur choix. Concrètement, l’abstention ne revient pas à dire que vous ne mettez au pouvoir aucun des deux candidats, mais plutôt que pour vous Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, au fond, c’est la même chose. Que c’est du pareil au même. Qu’il n’y a aucune différence notable capable de vous faire préférer l’un à l’autre. Dans l’absolu c’est une position qui pourrait se défendre, mais il faudrait alors être très doué pour pouvoir démontrer que Marine Le Pen représente un danger semblable à celui d’Emmanuel Macron. Ce serait tomber dans un relativisme en contradiction totale avec tous les discours sur l’extrême-droite et le combat antifasciste, pourtant cher aux militants de gauche. Ce n’est pas un hasard si les seules personnes qui défendent cette ligne sont souvent des confusionnistes rouge-bruns flirtant depuis des années avec les idées racistes et nationalistes. Cependant, nous pouvons accorder à ces derniers au moins le crédit d’assumer cette équivalence Macron/Le Pen, quand bien d’autres peinent tant à le faire alors qu’ils sont, concrètement, sur la même ligne.

Des personnes pourraient nous rétorquer qu’ils défendent l’abstention pour ne pas donner une trop grande légitimité au candidat élu. Commençons par leur répondre qu’ils ne se positionnent toujours par sur l’équivalence Macron/Le Pen. Puis, encore une fois, revenons au concret : un taux d’abstention fort produit il forcément une délégitimation du pouvoir en place ? Ce n’est pas aussi simple [1]. Notons par exemple que les élections américaines tournent bien souvent aux alentours de 45% sans que ça n’empêche aucun gouvernement de mener sa politique [2]. Quel serait donc un taux d’abstention suffisamment fort susceptible de remettre en cause l’élection du futur président ? 70% ? 60 % ? 50 % ? Personne ne sait. Mais notons que même si on acceptait de considérer qu’un taux de 50% d’abstention suffirait un tant soit peu à délégitimer Macron ou Le Pen, une fois élu pour la mise en pratique de leur programme, aucun sondage ne nous laisse espérer que cela serait possible. Autrement dit, en plus d’avoir une conception totalement erronée du processus de légitimation politique, cette position n’est rationnellement pas tenable. Sans oublier qu’elle revient à prendre le risque d’avoir une candidate d’extrême-droite au pouvoir tout en se croisant les doigts pour qu’une forte abstention (totalement hypothétique) la freinerait, une fois l’appareil d’Etat en sa possession.

« Mais Macron va être élu, arrêtez de paniquer », nous répondraient d’autres, pensant qu’alors l’abstention aurait du sens. Félicitons tout d’abord le don de divination de ces autres quand bien même la situation est très incertaine. Tout le monde n’a pas retenu la leçon Trump. Ni le premier tour de cette élection dans laquelle Melenchon a obtenu un score supérieur de 5 points à ce que prévoyaient les sondages. Mais soit, admettons qu’ils aient raison, ce que nous souhaitons fortement. Est-ce qu’alors une forte abstention serait préférable ? Outre un pari risqué – puisque ceux qui veulent Le Pen au pouvoir n’ont pas forcément envie de s’abstenir et de rater une si belle occasion surtout si les potentiels électeurs de Macron s’abstiennent –, il y a de quoi être sceptique sur cette stratégie, et pas seulement en raison de la faible probabilité d’une abstention plus forte que prévue. Pouvons-nous vraiment croire que Macron serait prêt, une fois au pouvoir, à avancer prudemment dans la mise en place de ses politiques en raison de l’abstention ? C’est mal connaître le personnage, celui-là même qui a toujours refusé de parler de « front républicain » pour qualifier son élection de 2017, mais d’un vote d’adhésion à son programme. Il en fera certainement de même en 2022, peu importe le niveau abstention. Avoir cette position, c’est encore une fois mal connaître le processus de légitimation, et sous-estimer la capacité du pouvoir à s’auto-légitimer. La bourgeoisie sait se mentir à elle-même. Il faut se rendre à l’évidence, aussi terrible et pénible soit-elle : Macron ou Le Pen se sentiront absolument légitimes, une fois élu, à mettre en place leur programme, et l’abstention n’y changera rien.   Rappelons à ce propos que légalement il n’existe aucun seuil d’abstention conduisant à l’annulation d’une élection. Cela a été rappelé par un arrêt du conseil d’Etat de 2020. La lutte pour freiner au maximum la politique destructrice d’un Macron ou d’une Le Pen se fera par d’autres moyens que le vote (ou le non-vote), elle se déroulera en dehors des élections.

Une fois établi le fait que l’abstention n’aurait aucun effet, une question nous vient alors : pourquoi prendre le risque de nous priver de l’infime petite marge de contrôle que nous avons devant le choix Macron/Le Pen ? Nous savons tous que les élections dans ces systèmes de « démocratie représentative » se fondent sur un système inégalitaire permettant la plupart du temps à la bourgeoisie de conserver son pouvoir, et que nos marges de manœuvre y sont réduites. Et donc ? Pour quelle raison devrions-nous cracher sur cette petite marge de manœuvre ? Surtout lorsque nos tactiques politiques ne se limitent pas aux élections ? Beaucoup nous disent que le « vrai » combat politique, la « vraie » lutte, ne se déroule pas dans les urnes, mais dans la « rue ». Mettons de côté ce romantisme de la « rue », qui ne veut pas dire grand-chose (sauf à considérer que la politique ne se fait que lorsque l’on marche sur du goudron), et partons du principe que cela signifie que la politique ne se fait pas seulement lors des élections. C’est un truisme pour toute personne un minimum politisée. Même les collégiens peu assidus dans leurs cours d’éducation civiques savent que ce n’est pas seulement lors des élections que l’on fait de la politique. Toutefois l’idée selon laquelle il faut aussi lutter en dehors du temps électoral partout où l’on se trouve (la rue, l’université, l’usine, l’entreprise, l’associatif, internet…) est toujours vraie, peu importe le résultat des élections. Par exemple, même dans le cas d’une élection de Mélenchon, nous affirmions et bien d’autres avec nous, qu’il aurait fallu là encore continuer le combat. Donc, dans tous les cas, nous savons tous que la lutte ne se limite pas aux élections, qu’elle doit être constante et protéiforme. Le vote n’étant qu’un outil de plus à notre disposition, parmi un large éventail d’actions nous permettant de réaliser nos objectifs politiques, et rien de plus. A partir de ce constat, de cette dé-fétichisation du vote, une question nous vient alors à l’esprit : pour quelle raison s’en priver ?

Bien entendu, cela ne signifie pas que nous devons absolument voter à chaque élection et indépendamment du contexte sous le simple prétexte que le vote serait un outil à notre disposition. Il y a des contextes dans lesquels nous pouvons plus raisonnablement nous abstenir, par exemple lorsqu’il n’y a aucune différence significative entre les candidats en présence, et/ou que les enjeux ne sont pas particulièrement cruciaux. De même, nous ne devons pas bannir totalement l’idée d’une abstention massive qui pourrait, dans un certain contexte (qui reste hypothétique), envoyer un message fort, si ce n’est plus, au pouvoir en place. Faisons preuve de pragmatisme. Evitons les positions de principes moraux, intangibles et abstraits, et adaptons toujours notre tactique à une analyse concrète du contexte politique, des enjeux, des forces en présence, et du rapport de force. En ce qui concerne l’élection à venir, en dépit de la dérive autoritaire, raciste et antisociale, il est inepte d’affirmer qu’il n’existe pas de différences significatives entre Macron et Le Pen, ni que les cinq années à venir ne vont pas constituer un tournant.

Pour nous rassurer des personnes pourraient alors nous répondre que la bourgeoisie opte pour Macron, qu’elle ne laissera jamais Marine Le Pen être élue, et que même dans le pire des cas, elle mettrait des bâtons dans les roues à cette dernière. Ils renchériraient surement en nous disant qu’il ne faut pas non plus exagérer le risque fasciste que représente Le Pen. Une fois de plus, nous avons de quoi être circonspect. Pour commencer, c’est accorder un pouvoir absolu à la bourgeoisie, elle serait ainsi capable de choisir selon son bon vouloir l’élection de son poulain. Pourtant, elles ne sont pas si rares ces élections ayant portées au pouvoir des candidats qui n’avaient pas à priori la préférence des hautes sphères. Que ce soit des candidats de gauche ou d’extrême-droite. Ensuite, oui, la bourgeoisie fait majoritairement le choix d’Emmanuel Macron et verrait d’un moins bon œil l’élection de Marine Le Pen. Toutefois, il faut relativiser ce soutien qui n’apparaît pas aussi tranché qu’on pourrait le pense [3]. Mais surtout, cela ne doit pas nous amener à penser que cette bourgeoisie ne pourrait pas au final se contenter de Le Pen au pouvoir. Ce serait sous-estimer autant la capacité de la candidate d’extrême-droite à satisfaire le patronat (voir d’entrer dans une logique dans laquelle Le Pen représenterait des intérêts antagonistes à la bourgeoisie), que la capacité rapide d’acclimatation de ce patronat aux idées les plus réactionnaires, en particulier si elles se concentrent sur des politiques racistes. Le danger de présenter Marine Le Pen comme profondément indésirable à la bourgeoisie est de faire de la candidate du RN une candidate anti-système. Ce qui peut séduire, et séduit déjà à tort, une partie des classes populaires.

En ce qui concerne le danger fasciste que représenterait Marine Le Pen, peut-être l’exagérons nous, mais s’il y a bien une chose que nous n’avons pas envie de vérifier, c’est cela. Nous espérons nous tromper, mais nous espérons surtout ne pas avoir l’occasion de faire la démonstration de ce que nous affirmons. D’autant plus que cet argumentaire sur une potentielle exagération du danger fasciste que représenterait le Rassemblement National paraît combiner trois défauts :

1-une conception passéiste et sclérosée du phénomène fasciste, ne parvenant pas à voir comment celui-ci peut s’adapter au contexte socio-économique actuel ;

2-une relativisation voir une perte de mémoire sur l’histoire du Rassemblement National et de ses acteurs ;

3-une méconnaissance du programme officiel de Marine Le Pen.

Enfin, pour terminer sur cet argumentaire, il y a de quoi être perplexe à l’écoute de militants qui usent toute une énergie à vouloir nous prouver que nous exagérons le danger fasciste, qu’une fois Le Pen élue elle serait de toute façon incapable de mettre en place son programme car empêchée par la bourgeoisie etc. Tout en nous expliquant qu’il ne faut pas voter Emmanuel Macron car ce serait élire un candidat qui poursuit une logique de fascisation de la société, et que sa politique prépare le terrain à un véritable régime fasciste. De cette logorrhée nous pourrions presque en conclure que nous aurions intérêt, en réalité, à voter Marine Le Pen pour éviter le pire !

Des lecteurs peuvent rester de marbre devant notre argumentaire et préférer toujours l’abstention devant le choix Macron-Le Pen. C’est leur droit, et si nous nous interrogeons sur leur perception – ou plutôt leur sous-estimation – du danger que représente Le Pen et l’extrême-droite, nous pouvons comprendre leur aversion à l’encontre du président sortant. Cependant, nous ne pouvons que regretter qu’ils entrent ainsi dans une approche totalement individuelle, et somme toute bourgeoise et purement institutionnelle du vote, puisqu’ils en font une question personnelle plutôt que collective. Il serait trop difficile pour eux, nous disent-ils, de mettre un papier Macron dans l’urne et tant pis si ça laisse la possibilité à l’extrême-droite d’arriver au pouvoir [4].

De plus, nous soupçonnons que ce choix trouve des motivations au-delà d’un simple rejet viscéral de Macron. Des motifs moins avouables nous semblent entrer en jeu. Premièrement, il y a ceux qui ne seraient pas complètement mécontents d’une élection de Marine Le Pen. S’ils paraissent relativement peu nombreux au sein de la gauche radicale, nous pouvons toutefois soupçonner une partie d’entre eux de flirter avec les délires accélérationistes, et voir d’un bon œil l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir, autant en raison d’une logique dégagiste, que dans une perspective très spéculative d’une radicalisation des antagonismes au sein de la société pouvant profiter aux forces révolutionnaires. Nous sommes au regret d’annoncer à ces personnes n’ayant apparemment pas conscience du caractère morbide de leur fantasme pseudo révolutionnaire que l’arrivée de fascistes au pouvoir n’a jamais rimé avec révolution prolétarienne, mais plutôt avec écrasement de toutes les minorités et du mouvement social. Sans oublier qu’ils manifestent ainsi leur absolue ignorance de l’état d’impréparation et de faiblesse extrême des classes populaires à une situation réellement révolutionnaire.

Puis, il y a ceux, tout aussi exaspérants, qui préfèrent s’abstenir en raison d’une conception individuelle et identitaire au vote. Par identitaire, nous voulons qualifier ces gens qui fétichisent le vote au point de lui donner le pouvoir magique de redéfinir ce qu’ils sont. S’ils votent Macron, ils deviennent automatiquement macronistes. Souvent engagés à l’extrême-gauche et dans un rapport critique au vote, ils en viennent pourtant à sacraliser autant les élections que le républicain libéral lambda qui fait des élections et du vote la pierre angulaire de la vie politique. Nous serions ce que nous votons. Et un vote exprimerait un soutien total et indéfectible au candidat choisi, ce qui modifierait la définition de soi. Il y a aussi derrière cela un purisme spécifique à une bonne partie de la gauche. Le refus de se salir les mains – par exemple en votant Macron -, afin de préserver une pureté militante, une image immaculée de révolutionnaire refusant toute compromission et laissant aux autres le soin de se salir les mains.

Nous sommes au regret de leur annoncer que ça ne sera pas le cas. Ils ne seront pas plus propres que ceux qui feront le choix de voter Emmanuel Macron pour éviter Marine Le Pen. Tout d’abord parce que cette situation désastreuse dans laquelle nous sommes et qui nous pousse à choisir entre « la fasciste » et le « fascisateur », comme dirait Lordon, est un echec dont nous sommes tous collectivement responsables, et il n’a pas été causé par les seuls résultats du dimanche 10 avril, mais par des dizaines d’années de reculs et de défaites, en particulier en ce qui concerne la gauche. Ensuite, des personnes nous soulignent les résultats des derniers sondages pour nous indiquer que l’écart entre Macron et Le Pen se creuse, et qu’il n’est donc pas nécessaire qu’ils aillent voter Le Pen. Certes, ils peuvent faire ce choix s’ils le souhaitent (même si nous avons eu des exemples nous montrant qu’il faut se méfier des sondages), mais alors ils n’ont pas à faire la leçon à ceux qui vont voter Macron car c’est justement parce que ces derniers vont se salir les mains à leur place qu’ils peuvent se permettre de ne pas le faire.

« Castors », comme ils aiment nous appeler, nous avons au moins, nous, le courage d’assumer notre choix et de se saisir de l’infime marge de manœuvre en notre possession. Car, en définitive, c’est bien de cela qu’il s’agit. Nous avons une petite opportunité de choisir notre adversaire, tout en évitant un candidat probablement encore plus dangereux pour les catégories les plus vulnérables. Indubitablement, avec Macron le risque fasciste n’est pas écarté, tout comme il est évident que les plus faibles, les plus précaires, les plus dominés vont morfler, tandis que les musulmans vont continuer à être particulièrement visés. Mais avec Le Pen nous prenons un très grand risque que cette violence sociale soit décuplée, surtout pour ces catégories, tout en ayant encore moins de possibilités de lutter.

« Au fond, c’est devoir choisir entre la peste et le choléra… », nous dira-t-on. Oui, malheureusement [5]. Trop de personnes pensent qu’il suffit de lancer cette réplique pour être quitte de l’impérative nécessité de faire un choix. Alors qu’en fait elle signifie devoir absolument faire un choix. Puisque nous sommes contraints de choisir entre les deux sans possibilité d’échappatoire, sans moyen de dire « ni peste, ni choléra », observons de plus près ces deux maladies. Le taux de létalité du choléra est de 1,8%. Celui de la peste est de 30 à 60%, il est même quasi toujours mortel dans sa forme pulmonaire. Optons donc pour le choléra, c’est la maladie dont nous pourrons plus facile nous débarrasser, puisque de toute façon il nous faudra lutter.

 

[1] https://youtu.be/L4gjNchOOYU

[2] Notons qu’en 1996 l’abstention a même dépassé les 50%, sans grands bouleversements là-non plus.

[3] https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/04/17/presidentielle-2022-les-hesitations-des-patrons-a-s-exprimer-publiquement-sur-le-duel-macron-le-pen_6122506_6059010.html

[4] Bien évidemment, cela ne concerne pas les personnes mutilées par la violence des forces de l’ordre sous le gouvernement Macron. Marquées à vie, marquées dans leur chaire, il est aisément compréhensible qu’il puisse être trop difficile pour elles de voter Macron.

[5] La comparaison « peste ou choléra » en ce qui concerne le duel Macron – Le Pen nous semble bien à propos car elle désigne des maladies potentiellement mortelles, mais à des degrés divers. Toutefois, nous ne pouvons user de manière trop légère de cette comparaison, ou de la mobiliser à chaque duel politique pour obliger les personnes à faire un choix. Par exemple, si le duel du deuxième tour avait opposé Macron à Pécresse, nous serions au fond devant un duel « Choléra ou choléra ? », et donc nous pourrions aisément dire « peu importe ». De même, si nous avions eu un duel Jadot ou Hidalgo (oui, il faut un énorme effort d’imagination), nous serions devant un choix « maux de tête ou maux de ventre ? », et là encore, nous aurions pu raisonnablement pu choisir de dire « peu importe ». En somme, il faut à chaque fois se rapporter à la situation concrète pour fixer notre tactique, et non déterminer notre tactique selon des principes moraux abstraits.

 

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